Tony Parker avec Manu Ginobili, autre vétéran des Spurs, et l’assistante de Gregg Popovich Becky Hammon. / Eric Gay / AP

Soixante-six minutes de jeu : Tony Parker n’aura fait que passer en playoffs de NBA cette saison ; présent pour la dix-septième année de rang dans cette phase finale mais quasiment absent des parquets. Comme craint par les supporteurs des San Antonio Spurs, les Golden State Warriors ont fini le travail mardi 24 avril au premier tour des playoffs, écartant quatre victoires à une la franchise texane. Même sans Stephen Curry, les Warriors étaient trop forts pour des Spurs privés de leur star Kawhi Leonard, blessé à la cuisse en janvier et qui n’est jamais revenu sur les terrains malgré le feu vert de l’encadrement médical.

Dans cette situation délicate, Tony Parker n’a pas pesé, pas plus que lors d’une saison régulière qui l’a vu glisser sur le banc. A 35 ans, le Français espère pourtant poursuivre sa carrière avec les Spurs, son équipe depuis ses débuts NBA en 2001. Son rêve reste le même : atteindre le cap des 20 saisons avec sa franchise, celle avec laquelle il a conquis quatre bagues de champion NBA.

Pour la première fois dans sa carrière, Parker, 35 ans, sera à partir du 1er juillet free agent, libre de tout contrat. « On verra ce qui va se passer, le 1er juillet, c’est bientôt, mais bien sûr comme je l’ai dit, je veux » continuer à jouer à San Antonio, a expliqué Parker mardi soir.

« La saison la plus dure et la plus bizarre »

Le quadruple champion NBA a ajouté qu’il accepterait « bien sûr » de revenir comme doublure de Dejounte Murray, devenu à 21 ans en cours de saison le meneur titulaire des Spurs. « C’est définitivement la saison la plus dure et la plus bizarre que j’ai vécue, de loin », a-t-il dit sans vouloir rentrer plus dans les détails. San Antonio a souffert pour arracher son billet pour les playoffs et a bouclé sa pire saison régulière depuis 1997.

Parker a manqué le début de la saison après une rupture du tendon du quadriceps gauche en mai 2017, la blessure la plus grave de sa carrière. Il a repris la compétition en novembre, puis a perdu son statut de titulaire mi-janvier.

Il a terminé la saison régulière avec des moyennes de 7,7 points en 19,5 minutes de jeu par match, bien en deçà de ses moyennes depuis ses débuts NBA et, pour le dernier match de la saison, perdu (99-91) à Oakland, a marqué quatre points en 14 minutes de jeu.

A la fin de la série, les Spurs étaient privés de leur emblématique entraîneur Gregg Popovich, après la mort de son épouse la semaine dernière. Une disparition qui a aussi affecté le Français, très proche de la famille Popovich.

Quid de Kawhi Leonard ?

L’intersaison sera cruciale pour les Spurs, dont l’effectif est vieillissant, à l’image du Français et des vétérans Manu Ginobili (40 ans) et Pau Gasol (37 ans). Plus que leur âge, ces Spurs ont montré leurs limites dans une NBA engagée dans une course effrénée aux paniers à trois points et dominée par les « super teams », ces équipes articulées autour de deux, voire trois stars, comme Houston et Golden State.

L’avenir de la star Kawhi Leonard est aussi en suspens : à 26 ans, Leonard, qui a agacé par son attitude Popovich et plusieurs de ses coéquipiers, peut signer en juillet prochain un méga-contrat de 219 millions de dollars sur cinq ans s’il reste à San Antonio, ramené à 200 millions s’il change d’air.

Malgré ses blessures à répétition, les prétendants seront nombreux, dont, pourquoi pas, San Antonio : l’été dernier, LaMarcus Aldridge avait demandé à être échangé, avant de vider son sac face à Popovich, qui ne l’a pas non plus ménagé. Résultat, Aldridge a réalisé sa meilleure saison NBA avec 23,1 points et 8,5 rebonds par match.