L’avis du « Monde » – à voir

Nico est fraîchement installé à New York. Il a délaissé une carrière d’acteur dans une sitcom argentine pour un projet de film dont le tournage ne devrait pas tarder à commencer. En attendant, le comédien argentin s’agite dans tous les sens : il accumule les petits boulots, reçoit de la visite, fait des rencontres d’un soir et passe des castings dans l’idée de percer aux Etats-Unis. 

Nobody’s Watching nous embarque dans le quotidien de son héros, joué par Guillermo Pfening, acteur argentin qui confère à son personnage un mélange de douceur et de détachement extrêmement précieux. Le récit s’égrène au fil de saynètes très brèves et aiguisées qui donnent le sentiment de ne se diriger nulle part. C’est précisément ce qui fait tout le charme de Nobody’s Watching : l’errance du spectateur coïncide avec celle du héros, qui passe le plus gros de ses journées à s’occuper d’un bébé qui n’est pas le sien et auquel il finira par s’attacher.

Précision des dialogues

Les journées s’égrènent, la vie passe avec ses hauts et ses bas et le scénario ne prend jamais de l’avance sur son personnage en l’enfermant trop hâtivement dans une figure caricaturale d’antihéros. Les malheurs qui s’abattent sur Nico ne le déterminent jamais et comme lui, nous sommes pris dans un mélange d’attente et d’agitation parfaitement restitué par la précision des dialogues et des scènes. Film modeste, Nobody’s Watching n’en est pas moins un film juste, dont la gestion de la durée s’apparente à une série télévisée qui tiendrait sur un unique épisode.

Bande annonce NOBODY'S WATCHING
Durée : 01:30

Film américain, argentin, brésilien, colombien, espagnol et français de Julia Solomonoff. Avec Guillermo Pfening, Elena Roger, Rafael Ferro (1 h 41). Sur le Web : www.epicentrefilms.com/Nobody-s-watching-Julia-Solomonoff