Rassemblement contre la réforme de la SNCF, le 24 avril dans la gare du Nord, à Paris. / ZAKARIA ABDELKAFI / AFP

Les syndicats mobilisés contre la réforme de la SNCF ne font pas retomber la pression contre le gouvernement. L’intersyndicale a appelé, mercredi 25 avril, à « un rassemblement le 3 mai à Paris et en territoires », a annoncé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots. Soit quatre jours avant une rencontre prévue entre les quatre syndicats représentatifs – CGT, UNSA, SUD et CFDT –, et le premier ministre Edouard Philippe à Matignon.

L’intersyndicale prévoit une « journée sans cheminot » le 14 mai, si leurs revendications unitaires n’étaient pas entendues par le chef du gouvernement. « Sans cheminot, ça veut dire sans train et sans chantier réseau », a précisé Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, au cours d’une conférence de presse mercredi à la mi-journée.

« Nous n’imaginons pas que le premier ministre nous convoque pour nous dire que rien ne changera et que les négociations sont closes », a poursuivi M. Brun. Face aux désaccords avec la ministre des transports, Elisabeth Borne, les syndicats réclament maintenant à ce que les négociations se fassent avec M. Philippe.

« On a été reçus bien gentiment par la ministre », Elisabeth Borne, lors de « réunions d’information », maintenant « on veut avoir affaire à celui qui a le dossier en main » pour, enfin, « commencer des négociations sur la base d’un projet viable » et qui « prend en compte » les propositions syndicales, a ainsi prévenu, de son côté, le secrétaire fédéral de SUD-Rail, Erik Meyer.

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Débat sur la reprise de la dette

La reprise de la dette de la SNCF par l’Etat est notamment au cœur des discussions entre les deux parties. Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est engagé à reprendre progressivement une partie « substantielle » de cette dette à partir du 1er janvier 2020.

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a assuré mercredi sur Franceinfo que cela se ferait sans « impôt nouveau » et sans « augmentation d’impôt ».

Pourtant dune lettre adressée aux syndicats et consultée par l’Agence France-Presse, Edouard Philippe avait fait savoir que la reprise progressive de la dette par l’Etat supposait « un effort supplémentaire des contribuables, qui apportent déjà chaque année plusieurs milliards d’euros au financement du système ferroviaire », afin « de couvrir ses coûts de fonctionnement et d’investir dans son entretien et dans son développement ».