Documentaires sur Histoire à 20 h 40

MLK: The Assassination Tapes - The Aftermath of the Assassination
Durée : 02:45

Le 3 avril 1968, la veille de son assassinat, Martin Luther King est de retour à Memphis (Tennessee) pour soutenir les éboueurs noirs en grève. Le ­leadeur des droits civiques a fait de la pauvreté son combat. Et il s’active tant et plus, malgré la fatigue et les menaces qui pèsent sur lui. « Comme tout le monde, je voudrais vivre longtemps. (…) Je n’ai pas peur, je ne crains personne », déclare-t-il à Mason Temple, devant une assemblée qui ne sait pas qu’il s’agit de son ultime intervention. Le lendemain, en fin d’après-midi, sur le balcon du Lorraine Motel où il séjourne, il est abattu d’une balle dans la tête.

Si un homme est très vite suspecté, il faudra attendre le 8 juin pour que James Earl Ray soit arrêté à Londres. Il plaide coupable, mais le soupçon d’un complot va s’immiscer au sein de la communauté noire. Premier visé : le FBI de John Edgar Hoover, qui, pendant dix ans, n’a pas ménagé sa peine pour discréditer le révérend King, comme en témoigne le ­documentaire d’Edward Cotterill.

MLK: The Assassination Tapes - Keeping Dr. King's Dream Alive
Durée : 01:43

Didactique en ce qu’il éclaire la personnalité et le parcours des deux protagonistes, ce récit d’un acharnement – sinon d’un aveuglement idéologique, Hoover étant persuadé des accointances de Martin Luther King avec les communistes – montre la panoplie déployée par l’agence fédérale pour surveiller celui qui menaçait l’unité de la nation : mise sur écoute de son domicile et des ­hôtels qu’il fréquentait, chantage, campagne de dénigrement… « C’est l’une des opérations de ­surveillance et d’espionnage d’Etat la plus aboutie qu’a jamais montée Hoover », affirme le journaliste américain Tim Weiner.

De là à soupçonner le FBI d’avoir commandité l’assassinat, il n’y a pas qu’un pas, que ne franchit heureusement pas ce documentaire. Tout comme celui de Tom Jennings qui retrace, presque heure par heure, les jours qui précé­dèrent, et surtout suivirent le funeste 4 avril. Bâti à partir d’ar­chives audiovisuelles et sonores – dont un étonnant coup de fil ­entre le maire d’Atlanta, Ivan Allen, et le président Lyndon B. John­son, inquiet de l’embrasement des ghettos –, ce film, à défaut de ré­vélations, permet d’appréhender l’événement dans toute sa tension et sa portée dramatique.

L’Homme cible : Martin Luther King et le FBI, d’Edward Cotterill (GB, 2018, 50 min). Suivi, à 21 h 30, de MLK : révélations autour d’un assassinat, de Tom Jennings (EU, 2011, 50 min).