L’entrée de la Cité des congrès, à Lyon. / William Audureau (Le Monde)

Après les biennales de la danse et de l’art contemporain, une triennale des nouvelles technologies à Lyon ? Alors que s’y achève vendredi 27 avril la 28e édition de The Web Conference (anciennement l’International World Wild Web Conference), le plus grand congrès scientifique annuel consacré aux innovations d’Internet, l’événement pourrait s’implanter de manière régulière dans le Rhône, a appris Le Monde de sources concordantes.

« Nous ne reviendrons pas l’an prochain ni l’année prochaine, car la conférence se tiendra à San Francisco puis Taïwan, mais nous serons à nouveau en Europe en 2021, confirme Wendy Hall, présidente de l’IW3C, qui chapeaute l’événement. Nous sommes en pourparlers pour revenir à Lyon de manière régulière. Ce ne sera pas sur un rythme annuel, mais peut-être tous les trois ou quatre ans. »

« Montrer tout ce qu’on sait faire »

Plus de 2 200 personnes se sont inscrites en 2018 à cet événement réunissant chercheurs, ingénieurs et entrepreneurs, et où sont présents Google, Facebook ou encore Amazon. « Cette édition est un très grand succès, il y a les représentants de toutes les plus grandes entreprises mondiales et des scientifiques du plus haut niveau. La question se pose : faut-il se positionner pour que la conférence revienne à Lyon ? Cela va dans ce sens », corrobore Khaled Bouabdallah, président de l’université de Lyon, qui organisait cette édition.

Pour la première région industrielle de France et la seconde en matière de numérique, l’enjeu en termes de prestige est important, explique M. Bouabdallah :

« L’intérêt, c’est de consacrer tout ce qui se fait ici en termes de numérique et d’intelligence artificielle, mais aussi le potentiel de recherche, de formation, d’innovation, de création de start-up qui est exceptionnel. Accueillir un événement mondial comme celui-là, c’est montrer tout ce qu’on sait faire. »

Plus grande conférence depuis Séoul

Née en 1994, la Web Conference a déjà posé ses valises dans 16 pays différents, dont l’Inde, la Corée du Sud et le Brésil. Elle suit actuellement un cycle de trois ans, chaque année étant dévolue à l’Amérique du Nord, à l’Europe puis à l’Asie.

La capitale rhonalpine tient déjà une place à part dans l’histoire de cette conférence itinérante : elle est la seule ville à l’avoir hébergée deux fois (2012 et 2018). « L’édition qui s’est déroulée à Lyon en 2012 s’était très bien passée, d’un point de vue logistique d’abord, mais surtout sur le contenu, avec un niveau très élevé des chercheurs, un lien fort avec les entrepreneurs, et cela a laissé un souvenir fort aux organisateurs, qui nous ont resollicités », explique Khaled Bouabdallah.

« Les Lyonnais savent faire des événements réussis, confirme Dame Wendy Hall. Il y a un soutien important de la région et de la ville. Lyon a été la plus grande conférence que nous ayons faite depuis Seoul [en 2014] ». 

La ville hôte de la Web Conference de 2021 doit être annoncée samedi. Lyon, qui ne s’est pas portée candidate pour cette date, ne pourrait accueillir le congrès au plus tôt qu’à sa prochaine édition en Europe, soit en 2024, à moins que le format de l’événement n’évolue d’ici là.