Des combattants lourdement armés du groupe djihadiste Boko Haram ont lancé, jeudi 26 avril au soir, une attaque contre la ville de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris auprès d’une milice locale d’autodéfense. Ibrahim Liman et Babakura Kolo, deux membres de la Civilian Joint Task Force (CJTF), ont déclaré à l’AFP que les combats avaient commencé vers 18 heures locales (17 heures GMT).

« D’après les indications dont nous disposons, ils semblent tenter d’atteindre la caserne de Giwa, où beaucoup de leurs camarades sont détenus », a indiqué Ibrahim Liman. Plusieurs centaines de membres présumés de Boko Haram sont emprisonnés dans cette caserne, qui a déjà été attaquée par Boko Haram en 2014. Plusieurs dizaines de prisonniers avaient alors été libérés.

« Les habitants ont fui le quartier de Jiddari Polo [en périphérie de Maiduguri] au milieu des explosions et des fusillades. Les combattants de Boko Haram tentent de pénétrer dans la ville », a ajouté Babakura Kolo. Les incursions de Boko Haram en milieu urbain sont rares. Maiduguri est le berceau du groupe djihadiste.

Une attaque qui contredit les déclarations officielles

Il n’était pas possible de savoir jeudi en début de soirée combien de combattants islamistes participaient à l’attaque, mais cette opération contredit une nouvelle fois les déclarations des autorités nigérianes selon lesquelles Boko Haram a été vaincu.

L’insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Le groupe frappe également dans les pays voisins : Tchad, Cameroun et Niger.

En décembre 2015, 22 personnes avaient été tuées et 91 blessées dans une série de raids, bombardements et attaques suicides dans le faubourg de Jiddari Polo. Une attaque qui était survenue peu après que le président nigérian Muhammadu Buhari eut déclaré que Boko Haram avait été « techniquement » vaincu.