La croissance économique a fortement ralenti au premier trimestre en France, retombant à 0,3 %, contre 0,7 % au trimestre précédent, en raison notamment d’une consommation des ménages peu dynamique, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee.

Un chiffre attendu par les économistes et qui ne remet pas en cause la croissance économique prévue pour l’ensemble de l’année 2018, qui devrait bénéficier de l’élan de 2017 (2 % de croissance). Légèrement inférieur à la prévision publiée le 20 mars par l’organisme public, qui avait alors tablé sur 0,4 % de croissance, ce chiffre est en revanche conforme à la dernière estimation de la Banque de France et de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Moindres investissements

D’après l’Insee, cette décélération – qui survient après cinq trimestres consécutifs de croissance supérieure ou égale à 0,5 % – s’explique par le faible dynamisme des dépenses des ménages, qualifiées d’« atones ». Ces dernières n’ont augmenté que de 0,2 %, soit le même rythme qu’au dernier trimestre 2017, malgré un rebond marqué de la consommation en énergie (+ 1,4 % après – 0,6 %) lié aux faibles températures enregistrées en février et mars.

Le ralentissement s’explique également par de moindres investissements, tant au niveau des entreprises (+ 0,5 % après + 1,6 % fin 2017) que des ménages (+ 0,5 % après + 0,6 %), ajoute l’organisme public.

Le commerce extérieur, qui s’était fortement redressé entre octobre et décembre, a quant à lui eu un effet nul sur la croissance : les exportations sont ainsi restées stables (– 0,1 % après + 2,5 %), tout comme les importations (0 % après + 0,4 %).

Dans ce contexte, la production totale de biens et services a nettement ralenti, avec une croissance de 0,3 %, contre + 0,9 % au trimestre précédent, avec un repli marqué dans le secteur manufacturier (– 1,1 % après + 1,5 %).