• Royal Concertgebouw Orchestra

Horizon 8

Divers solistes et chefs, Royal Concertgebouw Orchestra.

Pochette de l’album « Horizon 8 », par le Royal Concertgebouw Orchestra. / RCO

Si la collection « Horizon » proposée par le Royal Concertgebouw Orchestra à partir d’enregistrements live, le plus souvent de créations, porte bien son nom, la marque du pluriel serait plus appropriée pour rendre compte de ses contenus aux esthétiques parfois divergentes. Il en va ainsi du huitième volume qui s’attache à des horizons variés, en particulier pour ce qui concerne les deux concertos du programme. Celui, spectaculaire et imagé, de James McMillan (Ecossais né en 1959) tire du trombone (formidable Jörgen van Rijen) le souffle d’une forge orchestrale en quête de timbres inouïs. Celui, sobre et abstrait, d’Oliver Knussen (Anglais né en 1952) place les étirements d’un cor voluptueux (délicat Félix Dervaux) au cœur d’un ballet renouvelé. D’une écriture à l’hybridation pas toujours maîtrisée, la Nasimi-Passion (en référence à un poète soufi martyrisé au XVe siècle) de Franghiz Ali-Zadeh, née en 1947 en Azerbaïdjan, ne séduit que par les interventions chorales d’un au-delà onirique. Pierre Gervasoni

1 CD RCO.

  • Charles Gounod

Intégrale des quatuors à cordes

Quatuor Cambini-Paris.

Pochette de l’album « Gounod. Intégrale des quatuors à cordes », par le Quatuor Cambini-Paris. / APARTÉ/LITTLE TRIBECA

Si la célébration d’un bicentenaire – celui de la naissance de Charles Gounod – n’avait servi qu’à cette parution de l’intégrale pour quatuor à cordes (dont deux inédits) de l’auteur de Faust, ce serait déjà fondamental. D’autant que ce premier enregistrement sur instruments d’époque par les musiciens du Quatuor Cambini-Paris, emmené par l’archet conquérant du primarius, le violoniste Julien Chauvin, dévoile un pan méconnu de l’œuvre du compositeur français, dans la lignée du classicisme viennois hérité de Schubert et Mendelssohn. Sonorité solaire, phrases chantantes, envolées rythmiques, expressivité à fleur de peau et noblesse de ton distinguent cet hommage qui fait œuvre pionnière sous l’impulsion de l’entreprenant centre de musique romantique française, le Palazzetto Bru-Zane. Marie-Aude Roux

2 CD Aparté/Little Tribeca.

  • Kent

La Grande Effusion

Pochette de l’album « La Grande Effusion », de Kent. / THOOBETT-AT(H)OME

Le 7 novembre 2017, Kent était au Café de la danse, à Paris. Avec le chanteur et guitariste Mark Haussmann aux claviers, Didier Perrin à la basse et aux claviers et David Aknin à la batterie. Et quelques invités pour un tour de chant qui, avec cet album, La Grande Effusion, constitue une sorte de rétrospective (dans le désordre chronologique du concert) d’une carrière commencée avec le groupe Starshooter, l’une des forces du rock français à la fin des années 1970, avant que Kent ne prenne son envol en solo (l’album studio La Grande Illusion, en 2017, est sa dernière étape en date). Belle soirée, pop, rock et chanson, tout à l’honneur des qualités d’écriture de Kent. L’on aura une petite préférence pour l’enchaînement initial Les Vrais gens et Panorama, l’énergie de Chagrin d’honneur, le duo à l’émouvante légèreté avec Katel pour Notre amour, une version emportée de Si c’était à refaire, l’un des clins d’yeux à Starshooter, l’allègre Betsy Party, Métropolitain en duo avec Pierre Guénard ou Tiny Tinto, qui vient conclure l’album. Sylvain Siclier

1 CD Thoobett-At (h) Ome.

  • Cardi B

Invasion of Privacy

Pochette de l’album « Invasion of Privacy », de Cardi B. / ATLANTIC RECORDS

Depuis l’été 2017 et le succès de son rap Bodak Yellow, Cardi B est devenue la reine du hip-hop américain grâce à son phrasé qui mêle accent dominicain, argot de Harlem et franc-parler hérité de ses années à danser dans les clubs de strip-tease. Ça n’empêche pas la jeune femme d’avoir des rêves de midinettes, et de réclamer dans Be careful qu’on lui fasse aussi des câlins, même si elle est capable de « s’acheter elle-même ses Louboutin ». Côté musique, « la gangsta en robe », comme elle se décrit, est aussi à l’aise sur des rythmes latinos quand elle rappe avec ses compatriotes Bad Bunny & J Balvin (I like it), que sur Drip, le trap du trio Migos, le groupe d’Offset, le père de son futur enfant. Son titre avec la chanteuse de R & B SZA, I do, est d’ailleurs en train de suivre la même route que son précédent tube de l’été. Stéphanie Binet

1 CD Atlantic Records.