Quelque 200 personnes se sont rassemblées samedi 28 avril dans l’après-midi à Gap, dans les Hautes-Alpes, pour dire que « l’hospitalité des migrants n’a pas de frontière » en réponse aux actions anti-migrants menées par des militants d’extrême droite dans la région depuis une semaine.

« Il y a un message de solidarité, avec notamment la mise en détention de militants au moment même où l’Etat ne fait rien par rapport à un groupe d’extrême droite qui tentait de fermer la frontière. Je redis que nous sommes dans l’espace Schengen, que la frontière entre l’Italie et la France est déjà un non-sens et qu’on laisse faire des identitaires est déjà un problème », a expliqué la députée européenne Front de Gauche, Marie-Christine Vergiat, à l’AFPTV.

Depuis le week-end dernier et une première action au col de l’Échelle, au-dessus de Briançon, des militants du mouvement « Defend Europe », lié au groupe Génération Identitaire, affirment sillonner les montagnes pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France ».

En réponse à cette action, des militants pro-migrants avaient participé dans la foulée à l’entrée en France de clandestins et le ministre de l’intérieur Gérard Collomb avait alors renvoyé dos à dos « ultra-droite » et « ultra-gauche », en annonçant l’envoi de renforts policiers dans les Hautes-Alpes pour « s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières ».

Trois des militants pro-migrants, deux Suisses et une Italienne, sont poursuivis pour leur action et détenus dans l’attente de leur jugement. Mais aucune poursuite n’a été engagée à l’encontre des militants de Génération Identitaire qui assurent agir dans un strict respect de la loi.

« L’Etat ne fait pas son travail »

« On trouve que l’Etat ne fait pas son travail, on se bat pour montrer cela. C’est aussi l’affaire de la population », a quant à lui déclaré Michel Rousseau, un des porte-parole du collectif « Tous migrants ».

Une vingtaine d’organisations avaient prévu une « marche de l’hospitalité » samedi matin en soutien aux migrants. Mais, en raison d’incidents qui ont émaillé un carnaval solidaire le week-end dernier, la marche s’est transformée en un rassemblement sur l’esplanade de la paix. Lundi, une marche de solidarité organisée par l’association L’Auberge des migrants, doit par ailleurs partir de Vintimille à la frontière franco-italienne et traverser la France en direction de Calais.