Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé sévèrement, dimanche 29 avril, l’action du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), premier syndicat de pilotes à Air France. Dans ce conflit qui s’est traduit par onze journées de grève depuis la fin du mois de février, et par quatre autres programmées en mai, « on a un syndicat majoritaire de pilotes, qui s’appelle le SNPL, qui prend tout le monde en otage », a déclaré le dirigeant syndical dimanche lors du « Grand rendez-vous Les Echos/CNews/Europe 1 ».

« Ça va se passer comment à la fin si on suit le SNPL ? Les pilotes, on va leur donner de quoi s’en sortir, et le personnel au sol, il trinquera. On aura des suppressions d’effectifs, on aura des réductions de personnel », a dit M. Berger.

Selon lui, le SNPL « entraîne Air France vers le fond », et son président, Philippe Evain, « se prend pour le lider maximo et veut emmener tous les personnels du sol avec lui. Ils n’ont pas intérêt à le suivre, parce que c’est eux (…) qui vont payer la facture à la fin ».

« Il faut voter oui » au référendum 

Pour tenter de mettre fin au conflit, la direction de la compagnie a présenté un projet d’accord salarial qu’elle a soumis pour consultation au personnel jusqu’à vendredi prochain. Le patron d’Air France, Jean-Marc Janaillac, a mis sa démission dans la balance. La CFDT « n’est pas demandeur de ce type de consultation », mais « dans ce cas précis où il y a une impasse totale, (…) nous disons aux salariés : il faut voter oui pour sortir de cette impasse », déclare le dirigeant syndical.

Le texte prévoit dès 2018 une augmentation des grilles salariales de 2 % (et une enveloppe de 1,4 % d’augmentations individuelles au sol), puis 5 % supplémentaires étalés sur trois ans, conditionnés aux résultats économiques de l’entreprise. Le projet d’accord a été rejeté par les onze syndicats appelant à la grève, dont ne fait pas partie la CFDT. Ils réclament une augmentation générale des salaires de 5,1 % dès cette année, au nom des efforts fournis ces dernières années.

Le nouveau dirigeant de FO n’est « pas d’accord »

Interrogé sur les propos de M. Bergé dans l’émission « Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro », le nouveau secrétaire général de Force ouvrière (FO), Pascal Pavageau, s’en est démarqué : « Je ne suis pas d’accord, le rapport de force n’est pas une prise d’otage, quelle que soit l’organisation syndicale. »

Il a rappelé que FO appelait à voter non à la consultation voulue par la direction, et il s’est dit « contre le principe du référendum en entreprise ». Avec cette consultation, « on a un phénomène de contournement des organisations syndicales », a-t-il argué.