La Grande barrière de corail est menacée par les activités industrielles et agricoles, ainsi que par l’acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux. / MARC LE CHELARD / AFP

L’Australie a promis, dimanche 29 avril, plus de 500 millions de dollars australiens (312 millions d’euros) pour restaurer et protéger la Grande barrière de corail, joyau du patrimoine de l’humanité menacé par le changement climatique.

Le récif, qui s’étend sur 348 000 kilomètres carrés le long de la côte australienne et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde, a subi de graves épisodes de blanchissement du fait des hausses de la température de l’eau. Il est aussi menacé par les activités industrielles et agricoles, ainsi que par l’acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux.

Le premier ministre australien Malcolm Turnbull a déclaré que cette somme serait débloquée pour améliorer la qualité de l’eau, lutter contre les prédateurs et renforcer les mesures de restauration. « Il s’agit de l’investissement d’un seul tenant le plus important, destiné à protéger le récif, assurer sa viabilité et les 64 000 emplois qui en dépendent », a-t-il déclaré.

La Grande barrière attire des millions de touristes et injecte 6,4 milliards de dollars par an dans l’économie nationale. « Nous voulons assurer l’avenir du récif pour le bénéfice de tous les Australiens, particulièrement ceux qui gagnent leur vie avec », a ajouté Malcolm Turnbull.

Il a expliqué, sans autre précision, qu’une partie des fonds servirait à lutter contre le changement climatique.

Canberra, qui avait déjà promis en janvier de consacrer deux millions de dollars australiens à la protection du site sur les dix prochaines années, essuie les foudres des écologistes pour avoir donné son feu à un projet de mine géante du groupe indien Adani à proximité. Du fait de sa dépendance à l’énergie fossile et de sa faible population, l’Australie est considérée comme l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par habitant de la planète.

Canberra fait valoir qu’il s’est engagé à réduire ses émissions de 26 à 28% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.

Les écologistes ont salué l’annonce du gouvernement mais l’ont accusé de ne pas assez promouvoir l’énergie propre pour lutter contre la principale menace, le réchauffement. « Promouvoir simultanément la plus grande mine de charbon du monde tout en faisant semblant d’être préoccupé par le plus grand récif du monde constitue un exploit acrobatique que seule tenterait une classe politique cynique », a déclaré Bill McKibben, fondateur du mouvement international sur le climat 350.org.