Ils sont plus de 10 000 à s’être rassemblés dimanche 29 avril sur une ancienne base militaire de l’OTAN à Marigny, dans la Marne, pour fêter les 25 ans du Teknival. Ce festival de musique techo a débuté vendredi et doit durer quatre jours. A de rares exceptions, il a lieu sans l’accord des autorités, et l’édition 2018 n’a pas dérogé à la règle.

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« C’est une manifestation non déclarée qui n’a pas été préparée avec les services de l’Etat, notamment sous l’angle de la sécurité, c’est donc une manifestation illégale », a affirmé le préfet de la Marne, Denis Conus, à l’Agence France-Presse samedi. Les participants ont commencé à arriver vendredi soir vers 22 h 30, et le préfet a pris deux arrêtés d’interdiction dans la foulée.

L’un interdit la circulation des poids lourds « transportant du matériel de son à destination d’un rassemblement festif à caractère musical non autorisé », et l’autre interdit temporairement les « rassemblements festifs à caractère musical » dans le département de la Marne. Mais, en dépit de ces deux arrêtés, les festivaliers continuaient d’affluer dimanche sur le site.

Six personnes évacuées

Le Teknival se déroule à chaque édition dans un lieu différent, tenu secret jusqu’aux dernières heures. En 2017, le Teknival s’était tenu à Pernay, près de Tours.

« Pour nous, sur un événement comme celui-là, il y a trois enjeux : un enjeu de sécurité sanitaire, de sécurité publique et de sécurité routière », a détaillé le préfet de la Marne. Ainsi, 60 pompiers, 250 gendarmes, des médecins et des infirmiers du SAMU et des associations de protection civile ont été mobilisés.

Outre les problèmes de sécurité, l’installation du festival sur cette ancienne base militaire a fait polémique en raison de son classement « Natura 2 000 ». La ligue de protection des oiseaux de Champagne-Ardenne a ainsi annoncé dans un communiqué son intention de porter plainte pour « destruction d’habitats en zone protégée voire pour destruction d’espèces », et réclamé le respect des arrêtés préfectoraux.

« Il est évident que la tenue de cette manifestation, comme les précédentes, va avoir des incidences irrémédiables pour la biodiversité et anéantir des années d’efforts pour assurer la conservation de ce site qui constitue une des dernières pelouses sèches du département », indique le communiqué.

A ce stade, « il n’y a eu aucun trouble à l’ordre public », l’événement étant à « 1 km de la commune, le bruit ne perturbe pas la population », et « six personnes ont été évacuées vers un hôpital après un malaise à cause de l’absorption de drogues et des blessures légères », a précisé le préfet samedi après-midi.