Oui, les présidents de l’Olympique de Marseille et de l’Olympique lyonnais s’écharpent par média interposé.

Oui, l’OL féminin s’est encore qualifié pour la finale de la Ligue des champions.

EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

Oui, il y aura trois clubs français dans la finale à quatre de la Ligue des champions de handball.

ALAIN JOCARD / AFP

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes peut-être passé à côté.

Les trois commandements du week-end

  • Au ralenti, dans le mur tu iras

DAVID MDZINARISHVILI / REUTERS

Si les habitants de Bakou ont eu la bonne idée de mettre le nez à leur fenêtre pour voir quelle était l’origine de tout ce boucan dans les rues de leur ville, ils n’ont pas dû être déçus. Le Grand Prix d’Azerbaïdjan a réservé à ses spectateurs un joli catalogue de péripéties, qui a abouti à la victoire de Lewis Hamilton, dont les mots à la radio en fin de parcours résument bien l’ambiance de la course : « Les gars, je crois que la chance était de notre côté aujourd’hui. »

Le crash fatal des deux Red Bull
Durée : 00:40

Elle n’était certainement pas du côté des RedBull puisque Max Verstappen et Daniel Ricciardo, coéquipiers, se sont percutés à dix tours de l’arrivée, provoquant leur double abandon sur ce quatrième grand prix de la saison et l’entrée en piste de la « safety car » qui a rebattu toutes les cartes.

Elle n’était pas non plus du côté de Valterri Bottas, premier à trois tours de l’arrivée mais qui a crevé, la faute à l’un des nombreux débris qui traînaient sur la piste après plusieurs accrochages.

Elle n’était pas enfin du côté de Romain Grosjean. Le malheureux a foncé dans un mur alors qu’il roulait au pas, derrière la«  safety car ». Le pilote français zigzaguait tranquillement pour faire chauffer ses pneus, quand ses roues se sont bloquées. Accident, fin de course et aucune blessure autre que celle à l’ego après cette scène, il faut l’avouer, un peu ridicule. Après la course, le pilot a expliqué avoir heurté un interrupteur alors qu’il faisait chauffer ses pneus. « Cela fait du mal et je veux m’excuser auprès de l’équipe. Nous étions en train de faire une course incroyable, en étant 6e après être partis derniers. »

La colère de Grosjean après son improbable abandon de Grosjean !
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À l’arrivée, Lewis Hamilton remporte sa première victoire de la saison, la 63e de sa carrière. Le pilote britannique prend également la tête du classement des pilotes après ce succès un peu inespéré.

  • Avec une seule main tu joueras

Shaquem Griffin, amputé d’une main, a été drafté en NFL par Seattle. / Brett Davis / USA TODAY Sports

Shaquem Griffin est un monstre physique de 22 ans, qui pèse 103 kg pour 1,83 m et qui vient d’être sélectionné par l’équipe de Seattle pour intégrer la NFL, la ligue de football américain. Rien d’incroyable jusqu’ici. Mais Shaquem Griffin n’a qu’une seule main.

Né avec une malformation, il a été amputé à l’âge de quatre ans, alors que les douleurs provoquées par sa main malade devenaient insoutenables. Ce qui ne l’a pas empêché de devenir l’un des meilleurs défenseurs du championnat universitaire américain.

Véritable phénomène, Griffin s’est imposé à l’université de Central Florida, aux côtés de son frère jumeau Shaquill. Un frère qu’il retrouvera chez les pros à Seattle, puisqu’il avait été sélectionné par cette même équipe l’an passé.

Shaquem Griffin reacts to being drafted by the Seattle Seahawks | ESPN
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Tout au long de sa jeune carrière, Griffin a prouvé que son handicap ne l’empêchait pas d’être un excellent footballeur. Il a impressionné les recruteurs au mois de février lors du « combine », lors duquel les aspirants sont mesurés sous toutes les coutures. Il y a battu un record, parcourant les 40 yards du test de vitesse en 4,38 secondes, du jamais vu depuis quinze ans.

Alors qu’il est en train d’incarner l’une de ces belles histoires dont la ligue américaine est friande, Shaquem Griffin a très vite voulu préciser qu’il était, d’abord et avant tout, un footballeur professionnel : « Je veux juste être un gars qui joue au football américain, qui y joue bien même. »

  • Avec cinquante ans de retard, un hommage tu recevras

Longtemps ostracisé pour son soutien à Tommie Smith et John Carlos, Peter Norman a été honoré à titre posthume par le comité olympique australien. / AP

Peter Norman est le troisième homme. Celui qui détonne sur la photo. Le seul Blanc du podium du 200 mètres des Jeux olympiques de Mexico, le seul qui ne lève pas un poing ganté de noir en baissant la tête. Mais Peter Norman portait un badge pour les droits humains, sur ce podium historique. Pour avoir affiché ainsi son soutien aux deux Américains Tommie Smith et John Carlos, le sprinteur australien avait été exclu de sa fédération à son retour de Mexico. Il n’a plus représenté son pays ensuite, la fédération australienne ayant refusé de le sélectionner pour les Jeux de 1972 malgré ses bons résultats.

200m(WR)Smith/Norman/Carlos:1968 Olympics,Mexico City
Durée : 01:27

Cinquante ans après, le comité olympique australien a décidé d’honorer la mémoire de celui qui détient toujours le record national du 200 m en lui décernant une récompense posthume. En 1968, Peter Norman s’était hissé à la deuxième place de la course après une ligne droite impressionnante, avec un temps de 20 secondes et six centièmes. C’est lui qui avait suggéré à Smith et Carlos de se partager une paire de gant pour réaliser leur geste sur le podium, pendant l’hymne américain, afin de protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

Norman est mort en 2006 d’une crise cardiaque. John Carlos et Tommie Smith ont porté son cercueil lors de ses obsèques.

La femme du week-end : Romane Dicko

JACK GUEZ / AFP

A seulement dix-huit ans, la Française Romane Dicko vient de remporter le titre de championne d’Europe de judo (+78 kg). Un sacre précoce qui rappelle, évidemment, celui de Teddy Riner, champion d’Europe en 2007 au même âge. En 2016, Romane Dicko était sacrée chez les cadettes. En 2017, elle prenait l’or européen dans la catégorie junior. La voici donc, après une progression linéaire, au sommet continental de la catégorie.

En battant coup sur coup les deux dernières tenantes du titre avant de disposer en finale de la Bosnienne Larisa Ceric, vice-championne du monde, Romane Dicko a confirmé son potentiel. Venue au judo sur le tard, en 2012, Dicko a d’abord impressionné par son physique, sa puissance et sa mobilité hors norme chez les poids lourds. Depuis, elle travaille avec le groupe de l’INSEP pour acquérir la palette technique qui pourra faire d’elle, peut-être, la nouvelle star du judo français.

Prise sous son aile par Clarisse Agbegnenou, championne d’Europe en moins de 63 kilos, Dicko visera dès les Jeux de Tokyo en 2020 la succession d’Emilie Andéol, championne d’Europe de la catégorie à la surprise générale à Rio.

Le chiffre qui en dit long : 49

JASON CAIRNDUFF / REUTERS

Pour la 49e fois de son histoire, et pour la septième fois consécutive, le Celtic Glasgow est devenu champion d’Écosse. Surtout, les vert-et-blanc se sont offert ce nouveau titre en écrasant le rival éternel, les Rangers, lors du derby de Glasgow. Grâce à deux buts du Parisien Odsonne Edouard, prêté cette saison par le PSG, les joueurs du Celtic ont remporté 5-0 ce « Old Firm », nom donné à ce derby. Depuis 130 ans, les Rangers, club traditionnellement protestant, proche de l’Angleterre, et le Celtic, catholique et soutenu par la communauté irlandaise, règnent en maîtres sur le football écossais.

Ce n’est pourtant pas le Celtic qui détient le record du nombre de victoires : en 2011, leurs rivaux de toujours avaient remporté leur 54e titre. L’année suivante, les Rangers, placés en redressement judiciaires, avaient été relégués en quatrième division, laissant la suprématie nationale au Celtic. De retour dans l’élite, les Rangers n’ont pas encore réussi à renverser leurs rivaux, qui enchaînent les titres. Pour la petite histoire, il faut remonter à 1985 pour trouver trace d’un autre club champion d’Écosse. Il s’agissait d’Aberdeen, entraîné alors par Alex Ferguson.

Les wikis du week-end

Facile

A 41 ans, je continue d’évoluer au plus haut niveau. Mieux, je continue à être très important pour mon équipe : j’ai marqué ce week-end dans une victoire capitale pour le maintien.

Difficile

J’ai marqué l’unique but de mon équipe en demi-finale de Ligue des champions, face à mes anciennes coéquipières. De quoi nous qualifier pour une nouvelle finale européenne.