Des étudiants manifestent contre la loi réformant les règles d’entrée à l’université, le 1er février 2018 à Paris. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Les forces de l’ordre ont évacué, lundi matin, une cinquantaine de personnes présentes sur le site de Censier, de l’université Sorbonne Nouvelle - Paris-III, a annoncé la préfecture de police. Des étudiants occupaient le campus parisien depuis trois semaines, pour manifester leur opposition à la réforme des règles d’entrée à l’université, en cours de mise en œuvre, dénoncée comme celle de la « sélection ».

« Aucun incident »

« Cette évacuation s’est faite dans le calme et sans aucun incident », précise la préfecture de police dans un communiqué. L’opération, qui s’est déroulée entre 4 h 30 et 5 h 30, a été effectuée sur réquisition du président de l’université, Carle Bonafous-Murat. « Le président a signalé une détérioration du système électrique jeudi », a précisé lundi matin la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur Europe 1. « Vendredi, il y a eu des affrontements entre les étudiants ou les personnes présentes sur le site de Censier, avec une personne hospitalisée », a-t-elle ajouté.

« Au cours des derniers jours, la présence de plus en plus évidente de personnes extérieures à la Sorbonne Nouvelle, y compris de mineurs, laissait entendre que les étudiants de l’université n’avaient plus la maîtrise des événements », a indiqué de son côté le président de l’université dans un communiqué.

La fermeture administrative du campus devrait rester en vigueur dans les jours qui viennent, « le temps de remettre de l’ordre dans les bâtiments et d’en sécuriser l’accès », a précisé Carle Bonafous-Murat.

Lieu emblématique

Sur place, les policiers ont découvert « plusieurs centaines de bouteilles vides et du matériel destiné à confectionner des engins incendiaires, ainsi que des banderoles affichant des slogans habituellement utilisés par les [militants du] Black Block ». « Quelques dégradations ont par ailleurs été commises sur les lieux » qui sont en cours de constatation « aux fins d’exploitation dans un cadre judiciaire », précise le communiqué de la préfecture de police.

Le 20 avril, les forces de l’ordre étaient déjà intervenues à Paris sur le site de Tolbiac (université Paris-I - Panthéon Sorbonne), l’un des lieux emblématiques du mouvement étudiant contre la loi ORE (orientation et réussite des étudiants). La police est également intervenue la semaine dernière à Montpellier, Grenoble, ou encore sur les campus de Nancy et Metz, pour débloquer des bâtiments universitaires, alors que le premier ministre, Edouard Philippe, a rappelé la « fermeté » du gouvernement face aux divers blocages, mercredi 25 avril.

Dans un communiqué publié sur Twitter, le collectif « Commune de Censier » a estimé que « faire tomber » Censier n’était « pas anodin » alors que « la semaine à venir s’annonçait chargée et intense en mobilisation (1er mai, 3 mai, 5 mai et organisation de la Coordination nationale étudiante) ». Le collectif appelle à un rassemblement ce lundi à 18 heures, rue de Santeuil, à deux pas du site universitaire.