Armenian opposition leader and the only candidate for the post of prime minister Nikol Pashinyan answers lawmakers' questions at the extraordinary session of parliament to elect a new prime minister in Yerevan on May 1, 2018. / AFP / KAREN MINASYAN / KAREN MINASYAN / AFP

Seul candidat en lice, Nikol Pachinian réussira-t-il à se faire élire premier ministre, mardi 1er mai, à l’occasion d’une session extraordinaire du Parlement ? Soutenu par trois des quatre formations représentées au Parlement arménien, M. Pachinian peut compter sur 47 votes. Mais il doit en réunir 53 pour être élu.

Face à un possible blocage, M. Pachinian accuse désormais le Parti républicain, formation du premier ministre démissionnaire Serge Sarkissian, qui dispose de 58 sièges au Parlement, de vouloir entraver son élection.

« Je voudrais avertir ces messieurs (du Parti républicain au pouvoir) de ne pas se tromper en prenant la tolérance du peuple pour de la faiblesse, cela peut mener à un véritable tsunami politique », a déclaré M. Pachinian mardi matin devant les députés à l’ouverture de la séance parlementaire. A l’appel de ce dernier, plus de 20 000 personnes se sont rassemblées dans le centre d’Erevan mardi en fin de matinée pour lui apporter leur soutien.

La journaliste du Monde Annick Cojean est actuellement au Parlement à Erevan

Crise politique sans précédent

Depuis le 13 avril, l’Arménie est plongée dans une crise politique sans précédent : des manifestations de plusieurs dizaines de milliers d’opposants ont provoqué le 23 avril la démission de Serge Sarkissian, qui venait d’être élu premier ministre six jours auparavant par les députés, après avoir été le chef de l’Etat pendant dix ans.

Jusqu’à présent, le Parti républicain, qui a rencontré lundi M. Pachinian, avait dit ne pas vouloir présenter de candidat rival et ne pas s’opposer à son élection. Mais le ton a changé mardi. « Après la rencontre insatisfaisante d’hier (avec l’opposant), je suis convaincu que M. Pachinian ne peut pas être premier ministre », a ainsi déclaré Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain et vice-président du Parlement, cité par l’agence de presse russe Interfax.

S’il est élu mardi, M. Pachinian a promis de former un gouvernement dans deux semaines et de présenter un programme d’ici à vingt jours. Des élections législatives anticipées seront aussi organisées, a-t-il dit.

Arménie : avec l’opposant en campagne Nikol Pachinian