La maire de Paris, Anne Hidalgo, et le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ont rendu hommage, mardi 1er mai, à Brahim Bouarram, tué il y a vingt-trois ans en marge d’un défilé du Front national. Ils ont tous les deux déposé une gerbe près du pont du Carrousel, où le jeune homme de 29 ans fut poussé dans la Seine par des militants d’extrême droite le 1er mai 1995, durant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle.

Interrogée par BFM Paris, Mme Hidalgo s’est « réjouie qu’il n’y ait pas de défilé du Front national à Paris cette année, mais ses idées restent extrêmement présentes dans la société française et il faut les combattre ». Cette année, le FN accueille ses alliés européens à Nice pour y défendre une « Union des nations européennes ».

Huit ans de prison

Le 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de douze mille supporteurs de Jean-Marie Le Pen, un groupe de quatre hommes s’était détaché du cortège des militants d’extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l’eau après une courte altercation avec l’un d’entre eux. La Seine était en crue ce jour-là, et, ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourut noyé.

Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrétés pour l’occasion, avaient dit ne pas être membres du Front national. Deux d’entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998, à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.

Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, fit poser une plaque commémorative sur le lieu de sa mort.