Mark Zuckerberg a multiplié les annonces à l’ouverture de la conférence F8 à San José. / JOSH EDELSON / AFP

C’est un « moment important » pour Facebook, reconnaît Mark Zuckerberg. Mardi 1er mai, en ouverture de la conférence F8 à San José (Californie), le patron de réseau social n’a pas éludé les récentes polémiques, alternant ton grave et autodérision. Mais il a surtout tenté d’ouvrir un nouveau chapitre. « Nous avons la responsabilité d’avancer, de continuer à bâtir des outils pour rapprocher le monde », a-t-il lancé devant quelques milliers de développeurs, leur demandant de converser leur « optimisme ».

Facebook traverse en effet l’une des plus graves crises de son histoire suite aux révélations sur le siphonnage des données personnelles de 87 millions d’utilisateurs par la firme britannique Cambridge Analytica. Ce scandale, qui a conduit M. Zuckerberg à être auditionné début avril par le Congrès américain, a relancé le débat sur la collecte et l’utilisation d’informations sur les internautes. Un élément au cœur du modèle économique de l’entreprise, basé sur l’affichage de publicités extrêmement ciblées.

Depuis, le réseau social multiplie les initiatives pour essayer de rassurer ses utilisateurs. Mardi, il a annoncé le prochain lancement d’une option permettant d’effacer l’historique de navigation sur des sites Internet ou des applications utilisant les outils de traçage de Facebook. « De nombreuses autres mises à jour vont suivre », promet M. Zuckerberg. Le dirigeant a également mis l’accent sur les efforts pour lutter contre la diffusion de fausses informations, notamment en période d’élection.

Renforcer les communautés

L’annonce la plus importante concerne la prochaine arrivée d’une plate-forme de rencontres. Elle vise à créer des « relations authentiques et pas seulement des plans d’un soir », assure M. Zuckerberg. Ce service fonctionnera de manière autonome : les utilisateurs devront créer un nouveau profil, qui ne sera pas visible par leurs amis. Les messages seront également séparés de la boîte principale.

Pour préparer l’avenir, Facebook mise aussi sur un retour aux sources, remettant les amis et les relations au centre de son expérience. « Il est surprenant de voir que peu de technologies ont été conçues autour des gens, souligne M. Zuckerberg. Je peux pas vous garantir que nous y parviendrons. Nous allons commettre des erreurs que nous corrigerons. Mais si nous ne travaillons pas sur ce problème, le monde ne va pas bouger de lui-même. »

Symbole de revirement stratégique, Facebook a beaucoup insisté sur les groupes de discussion, une fonctionnalité pourtant disponible depuis de nombreuses années. La société souhaite encourager ses utilisateurs à faire partie de ses communautés. Un nouvel onglet va ainsi être lancé sur l’application mobile. Il suggérera des groupes en fonction des centres d’intérêt. Autre nouveauté : la possibilité pour les membres d’un groupe de regarder des vidéos ensemble.

Enfin, Facebook compte toujours sur la réalité virtuelle, malgré des débuts commerciaux difficiles. Mardi, sa filiale Oculus a lancé la commercialisation de son nouveau casque, l’Oculus Go. Vendu à 199 dollars, celui-ci ne nécessite ni ordinateur, ni smartphone pour fonctionner. « C’est le moyen le plus simple de plonger dans la réalité virtuelle », se félicite M. Zuckerberg.