L’expérience la plus familiale

  • Nintendo Labo, pour l’amour du carton

Prise en flagrant délit de partie de pêche virtuelle. / QUENTIN HUGON / « LE MONDE »

Les manettes ? Dépassées. Le véritable accessoire du futur, c’est le carton, nous dit le Nintendo Labo. Le carton que l’on détache, que l’on plie et que l’on assemble, pour donner naissance à un piano, une canne à pêche, une maison ou encore une moto. Tous servent de périphérique de jeu, et il y a de véritables moments de magie à découvrir le fonctionnement instinctif de l’objet que l’on a mis des heures à construire. Dommage que les minijeux eux-mêmes soient assez limités.

Note Pixels : 4/5

Sur Switch, 60 euros, à partir de 3 ans. Lire notre test

La superproduction du mois

  • « God of War », blockbuster musclé et velu

Kratos, le héros du jeu de castagne herculéen « God of War », se découvre un fils et une maison à Asgaard, dans ce nouvel épisode acclamé par la critique. / SIE Santa Monica Studio

Qu’on ne s’y trompe pas, loin de la révolution annoncée, le God of War nouveau ne fait que synthétiser, et occasionnellement perfectionner, l’ancestrale recette du jeu de castagne. Mais impossible de passer outre les incroyables qualités esthétiques, techniques et architecturales de ce titre mégalomaniaque. Beau à tomber, il bénéficie d’un sens du détail rarement vu dans un jeu vidéo, souligné par une mise en scène coup de poing jubilatoire.

Note Pixels : 4/5

Sur PlayStation 4, 60 euros, à partir de 18 ans. Lire notre test

Notre coup de cœur sur mobile

  • « Vandals », un tagueur ninja

« Vandals » est le nouveau jeu mobile original des auteurs de « Type:Rider ». / Cosmografik Studio

Les jeux d’infiltration ont tôt fait de mettre en scène de sombres assassins ou de mutiques soldats. Ici, notre infiltré, c’est un tagueur. A Paris dans les années 1960, ou à Berlin dans les années 1980, il doit parvenir jusqu’à un mur, y laisser sa signature, avant de sortir dans la zone sans se faire attraper par la police. Un jeu de réflexion davantage que d’adresse (on joue au tour par tour, comme dans Hitman Go), qui se double en plus, production Arte oblige, d’une surcouche pédagogique remarquablement peu envahissante. Réjouissant.

Note Pixels : 3,5/5

Sur PC, iOS et Android, 4,50 euros, à partir de 4 ans.

Les jeux de gestion qui font voyager

  • « Frostpunk », un « Sim City » dans un hiver infernal

Le jeu polonais « Frospunk » aborde la gestion d’un point de vue sombre et désespéré. / 11 Bit

Notre jeu du mois ! Entre survie et simulation d’urbanisme à la Sim City, Frostpunk propose de prendre la destinée d’un petit groupe d’Anglais du XIXe siècle plongés dans un hiver perpétuel. Un jeu où l’on ne fait pas que construire des maisons et des usines, mais où il faut aussi faire des choix cornéliens — faire travailler les enfants, ou manquer de charbon pour réchauffer les maisons ? Amputer, ou laisser un malade occuper indéfiniment un lit en attendant une hypothétique rémission ? Pas gai, Frostpunk, mais définitivement brillant dans sa façon d’injecter moralité et narration dans un genre d’habitude bien austère.

Note Pixels : 5/5

Sur PC, 30 euros, à partir de 16 ans. Lire notre test

  • « Dead in Vinland », sauvez les Vikings

Le jeu valenciennois « Dead in Vinland » mêle jeu de rôle et survie. / CCCP

Ils ne font pas les malins, nos quatre Vikings échoués sur les côtes de Vinland (Terre-Neuve). Pour survivre, ils vont devoir collecter des ressources, améliorer leur campement, partager les rations, ou encore se défendre contre des Vikings bien moins polis déjà établis dans l’île. Mais aussi, ils vont devoir composer avec leurs caractères (qu’ils ont bien trempés), tisser des relations, ou veiller à leur moral en discutant (et en se disputant) le soir, au coin du feu. Un jeu de survie original, servi par une réalisation et une direction artistique aussi atypiques que rafraîchissantes.

Note Pixels : 4/5

Sur PC, 20 euros, à partir de 16 ans.

  • « Neo Atlas 1469 », cap sur les Indes

Dans « Neo Atlas 1469 », gérez la compagnie des Indes portugaises et déployez vos routes commerciales à travers le monde. / ArtDink

De Lisbonne, envoyez vos explorateurs cartographier le nouveau monde en évitant pirates et krakens, mettez en place des liaisons commerciales entre les ports pour échanger épices et pierres précieuses, et découvrez le légendaire royaume du Zipangu, le Japon actuel. Sorte de Civilization allégé, centré sur la découverte de la carte du monde, Neo Atlas 1469 souffre d’une direction artistique pâlichonne et de dialogues envahissants. Mais une fois nos aventuriers partis en mer, il devient très dur d’en décrocher.

Note Pixels : 3,5/5

Sur PC et Switch, 43 euros, à partir de 7 ans. Textes en anglais.

Les aventures à la mode des années 1990

  • « Minit », le jour de la marmotte façon « Legend of Zelda »

Avec « Minit », le studio néerlandais Vlambeer, habitué aux jeux originaux, offre une variation très maligne sur le thème de Zelda. / Vlaamber

Sorte de Zelda de poche, Minit est une quête où la progression est rythmée par la recherche d’objets, les traditionnelles bougies, épée et autres clés indissociables du genre. L’astuce : le héros s’endort toutes les soixante secondes et se réveille dans sa maison. Il ne perd certes pas les objets qu’il a trouvés, mais tout le reste est à refaire : alors on planifie mentalement son parcours, on optimise, et on tente de trouver le moyen de boucler cette quête minuscule dans le temps imparti. Malin comme tout.

Note Pixels : 4/5

Sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, 10 euros.

  • « The Swords of Ditto », le Zelda évolutif

La palme de la direction artistique la plus trognonne est attribuée à « The Swords of Ditto ». / One Bit Beyond

The Swords of Ditto reprend, lui aussi, les grandes lignes d’un Zelda, mais période Super Nintendo. Comme Link, le héros de Ditto revient d’ailleurs tous les cent ans affronter une nouvelle menace. Chaque mort, mais aussi chaque victoire, est donc l’occasion de recommencer le jeu et de redécouvrir le royaume, qui aura entre-temps évolué en fonction de nos actions et, il faut le dire, d’un certain nombre de critères aléatoires. C’est ce côté hasardeux qui le rend forcément moins prenant et moins malin qu’un Zelda, mais soyons francs : comment résister à ses adorables graphismes ?

Note Pixels : 3/5

Sur PC et PlayStation 4, 20 euros, à partir de 7 ans.

  • « Healer’s Quest », le jeu de rôle infirmier

Le jeu belge « Healer’s Quest » prend le genre du jeu de rôle à revers, avec une volonté humoristique assumée. / Rablo Games

Sans lui, les chevaliers n’occiraient nul dragon, les mages ne banniraient nul démon, les voleuses ne détrousseraient nul troll. Lui, c’est le « soigneur », cette classe de personnage dont aucun jeu n’avait osé faire sa star. Healer’s Quest est un titre parodique, humoristique (il multiplie avec plus ou moins de succès les blagues, jouant sur les clichés du genre), mais c’est un vrai jeu, qui propose de protéger les héros, les vrais. Pour cela, il s’agit d’améliorer ses sorts, de les panacher, de les lancer au bon moment, au cours de combats qui rappellent davantage un jeu de rythme qu’un véritable jeu de rôle.

Note Pixels : 3,5/5

Sur PC, 15 euros.

  • « Bombslinger », western-frites explosif

« Bombslinger » reprend la recette de « Bomberman » en la modernisant : stages semi-aléatoires, système de progression inspiré des RPG. / Mode4

S’il y a bien un jeu rétro que l’on n’imaginait pas servir de référence à un jeu solo en 2018, c’est bien Bomberman. Mais le jeu belge Bombslinger ne cache pas son amour du mode aventure de ce classique des années 1990, dont il s’inspire en le mâtinant avec astuce d’un thème western, de niveaux générés aléatoirement façon Spelunky, et d’un système de montée en niveau rapidement stratégique. Le résultat, c’est un univers délicieusement décalé, des parties renouvelées, et surtout un challenge très pimenté. Et l’inévitable mode bataille royale particulièrement anarchique est de mise pour s’exploser entre amis.

Note Pixels : 3/5

Sur PC et Switch, 15 euros, à partir de 3 ans.