Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau, affirme que la SNCF « fait en sorte que le bout du tunnel se rapproche ». / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

La grève des cheminots pour dénoncer la réforme du secteur ferroviaire a coûté près de 250 millions d’euros à la SNCF depuis le début du mouvement, a déclaré jeudi 3 mai le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

« On estime aujourd’hui à peu près à une vingtaine de millions d’euros par jour de grève (…) la perte qu’on subit », a déclaré Patrick Jeantet sur Europe 1, en ajoutant que cette somme était « considérable ». Elle pourrait dépasser 700 millions si les cheminots font les trente-six jours de grève annoncés d’ici au 28 juin, estimait la SNCF début avril.

Depuis le 3 avril, les quatre syndicats représentatifs de la compagnie ferroviaire (CGT, UNSA, SUD et CFDT) observent une grève intermittente, avec deux jours d’arrêt de travail sur cinq, contre le projet gouvernemental prévoyant entre autres l’ouverture du secteur à la concurrence et la fin de l’embauche au statut de cheminot.

Mobilisation en baisse

Elle entrait ce jeudi dans son septième épisode de débrayage, qui s’achèvera samedi à 7 h 55. Des rassemblements sont prévus à 13 heures, devant l’Ecole militaire à Paris et les préfectures en régions, à l’appel des fédérations de cheminots.

La SNCF annonce toutefois une mobilisation à la baisse ce jeudi, avec 29,8 % de grévistes parmi les agents indispensables à la circulation des trains, le comparant aux 32,2 % enregistrés le 24 avril, « dernier jour ouvrable [de grève] comparable ». Il y aurait selon le groupe ferroviaire une proportion de conducteurs (52 % contre 77 %), de contrôleurs (40 % contre 61 %) et d’aiguilleurs (23 % contre 38 %) grévistes en baisse sensible par rapport au début du mouvement.

Selon un communiqué paru hier, 330 TGV circulent ce jeudi, « soit 60 de plus » que lors des grèves des « 23, 24, 28 et 29 avril ». La SNCF prévoit d’ailleurs ce jeudi un TGV sur deux, un Transilien sur deux, deux TER sur cinq, un train Intercités sur trois, ainsi que trois trains sur cinq à l’international.

« Le bout du tunnel »

De son côté, la CGT-Cheminots appelle dans un tract à intensifier « la mobilisation par la grève et dans les AG (…) afin de mettre le gouvernement sous pression ». Selon elle, « la victoire est à [leur] portée ».

Les syndicats CGT, UNSA et CFDT ont déposé lundi leur préavis pour la huitième séquence de grève, qui couvrira la période du 7 mai à 20 heures jusqu’au 10 mai à 7 h 55. SUD-Rail avait de son côté déposé un préavis de grève illimitée au début du conflit.

Les représentants des cheminots en grève, qui ont cessé depuis le 19 avril de participer aux réunions de concertation avec la ministre des transports, Elisabeth Borne, seront reçus le 7 mai par le premier ministre, Edouard Philippe.

Patrick Jeantet précise que la SNCF rencontre également de son côté ces organisations de façon bilatérale. « On fait en sorte que le bout du tunnel se rapproche », a-t-il déclaré.

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