« Si mes propos devant le Conseil national palestinien ont offensé des gens, en particulier des gens de confession juive, je leur présente mes excuses », a déclaré le président palestinien, Mahmoud Abbas, vendredi 4 mai, quatre jours après avoir tenu des propos très largement dénoncés comme antisémites.

« Je voudrais assurer à tous que telle n’était pas mon intention [de les offenser] et réaffirmer mon respect total pour la religion juive, ainsi que pour toutes les religions monothéistes, a-t-il ajouté. Je voudrais renouveler notre condamnation de longue date de l’Holocauste, le crime le plus odieux de l’histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes. Nous condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes et confirmons notre engagement pour une solution à deux Etats, et à vivre côte à côte dans la paix et la sécurité. »

« Profondément troublants »

Le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, a toutefois refusé ces excuses. Sur Twitter, il a qualifié M. Abbas de « pathétique négationniste de la Shoah, qui a écrit un doctorat sur la négation de la Shoah, puis un livre sur la négation de la Shoah ». M. Lieberman faisait là référence à des écrits des années 1970 qui ont déjà valu des accusations d’antisémitisme au président palestinien – écrits avec lesquels ce dernier a depuis pris ses distances. « Ses excuses ne sont pas acceptées », a ajouté le ministre israélien.

Lundi, dans un discours tenu devant les centaines de délégués du Conseil national palestinien, Mahmoud Abbas avait laissé entendre que la responsabilité des crimes commis à travers les siècles contre les juifs était à imputer aux juifs eux-mêmes, pour leurs activités professionnelles liées à l’argent. Il avait aussi répété, comme il l’avait déjà fait en janvier, qu’« Israël est un projet colonial destiné à implanter un corps étranger dans cette région ».

Benyamin Nétanyahou avait depuis appelé « la communauté internationale à condamner l’antisémitisme radical d’“Abou Mazen” [le surnom de M. Abbas] ». L’Organisation des Nations unies a de son côté condamné les propos « inacceptables » et « profondément troublants » de Mahmoud Abbas, tandis que le service d’action extérieure de l’Union européenne a publié un communiqué mercredi, évoquant des « remarques inacceptables ».