Emmanuel Macron lors de la cérémonie. / LUDOVIC MARIN / AFP

Trente ans jour pour jour après l’assaut de la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, lors duquel dix-neuf militants indépendantistes trouvèrent la mort, Emmanuel Macron s’est rendu samedi 5 mai sur les lieux pour participer à une cérémonie d’hommage.

La venue du chef de l’Etat à cette commémoration, point d’orgue de sa visite d’Etat de trois jours, était contestée par un collectif minoritaire de la tribu où se trouve la grotte de Gossanah. Pour « apaiser tout le monde » et « compte tenu de cette voix dissidente », M. Macron a décidé de ne pas déposer de gerbe sur la tombe des 19 Kanaks tués lors de l’assaut. Il est resté de l’autre côté de la route, entouré d’enfants et d’officiels, au moment où les familles des militants ont déposé une gerbe sur le mémorial de Wadrilla.

Le président de la République, le premier à se rendre à Ouvéa depuis 1988, a été chaleureusement accueilli selon les rites coutumiers avec un échange d’offrande - tissus, fleurs, sculptures - dans une ambiance à la fois solennelle et heureuse, et remercié par la population touchée par sa présence en « ce moment fort ».

Discours attendu

Sous les applaudissements de plusieurs centaines d’habitants, le président a planté un cocotier, symbole de vie dans la culture kanak. Il avait à ses côtés un des fils d’Alphonse Dianou, chef du commando FLNKS qui attaqua, le 22 avril 1988, la brigade de Fayaoué et fut tué lors de l’assaut le 5 mai dans des conditions controversées.

Entouré des élus locaux et des responsables coutumiers kanaks d’Ouvéa, le chef de l’Etat avait entamé la matinée par un dépôt de gerbe à la gendarmerie de Fayaoué à la mémoire des quatre gendarmes tués le 22 avril lors de l’attaque de la brigade, et des deux militaires morts pendant l’assaut.

« J’ai voulu aller plus au contact dans une année importante. Nous savons tous les pleurs et les souffrances et aussi ce qui a été fait par vous tous dans un travail lent et patient », a déclaré M. Macron, en hommage aux démarches des habitants pour refermer les plaies.

La visite de trois jours de M. Macron, qui se conclut samedi par un discours attendu du chef de l’Etat, intervient six mois avant le référendum du 4 novembre sur l’accession à la pleine souveraineté de ce territoire, comme le prévoit l’accord de Nouméa du 5 mai 1998.