Le « plogging » consiste à ramasser les déchets qui jonchent les parcours de course à pied. / THEOPHILE TROSSAT POUR "LE MONDE"

Le maxi-minimaliste

Envisageant le discours sur le recyclage comme un miroir aux alouettes, vous avez décidé d’éliminer le problème à sa source, quand le déchet n’est encore qu’un simple bien de consommation qui vous fait de l’œil. En conséquence, vous n’achetez plus rien de neuf, ou presque, et prenez un plaisir inouï à redonner un lustre aux vieilles choses qui encombrent les brocantes. Votre dernière acquisition : une lampe à huile.

Le « Bocuse du déchet »

Voir jeter des cordons bleus, sous prétexte que leur date de péremption est tout juste dépassée, heurte vos convictions de « déchetarien ». Ennemi déclaré du gaspillage alimentaire, vous avez fait des poubelles de supermarché votre garde-manger et êtes passé maître dans le fait d’accommoder la laitue défraîchie et les tomates molles.

Le joggeur ganté

Depuis quelque temps, vous aviez le sentiment étrange que le décor de vos sorties running ressemblait de plus en plus à une décharge publique. Après avoir vu passer sur Twitter le hashtag #1déchetparjour, vous avez investi dans une paire de gants et ramassez désormais tout ce qui vous tombe sous la main. Vous avez maintenant des quadriceps en béton et la conscience tranquille.

L’éboueur sartrien

Le déchet est pour vous une source inépuisable de méditation. Récemment, vous vous êtes plongé dans l’ouvrage passionnant de David Wahl : Le Sale Discours. Géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre de ce qui ne l’est pas (Premier Parallèle, 84 p., 10 €). Votre conviction profonde : l’obsession du déchet est un hygiénisme moral, et le sale est plus propre qu’on ne le pense.

Le philanthrope du sac-poubelle

Adepte d’un nouveau type de luxe, vous attendez avec impatience la sortie du parfum I Am Trash, les fleurs du déchet (Etat Libre d’Orange), composé à base de détritus organiques. Depuis que réhabiliter la planète est devenu une activité désirable, vous avez rejoint la cohorte des mécènes écoresponsables, tel le riche Norvégien Kjell Inge Rokke, qui veut consacrer la majeure partie de sa fortune au nettoyage des océans. De votre côté, vous financez le projet Ocean Cleanup, du jeune Boyan Slat, qui ambitionne ainsi de récupérer les déchets plastiques du Pacifique à l’aide de gigantesques pièges dérivants. Votre futur yacht sera un camion poubelle des mers.