Paul Giacobbi avait été condamné à trois ans de prison ferme en première instance. / PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

L’ancien député divers gauche Paul Giacobbi a été condamné, mercredi 9 mai, par la cour d’appel de Bastia à trois ans de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité et 25 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics au préjudice du département de Haute-Corse, qu’il a présidé de 1998 à 2010.

A l’audience en appel, en février, l’avocate générale avait demandé contre l’ex-homme fort de la vie politique en Haute-Corse trois ans de prison ferme, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Ces réquisitions correspondaient alors à la peine à laquelle il avait été condamné en première instance en janvier 2017.

Les juges l’ont reconnu responsable du détournement de 480 000 euros de subventions, censées être accordées à des propriétaires de gîtes ruraux, pour promouvoir le développement du tourisme insulaire. Selon l’accusation, M. Giacobbi était « à la tête de tout » et le « commanditaire » du système clientéliste mis en place au conseil général de Haute-Corse.

Recours en cassation

L’avocat de M. Giacobbi, Emmanuel Mercinier-Pantalacci, a annoncé son intention de déposer un recours devant la Cour de cassation :

« Il y a des agissements commis par son cabinet. Paul Giacobbi était-il informé ? La cour d’appel dit “oui”. La décision est prise d’aller en cassation car la motivation des magistrats n’est pas satisfaisante. »

« La cour n’a pas fait la démonstration de l’implication de mon client [qui] considère que cette décision est scandaleuse », a ajouté l’avocat.

M. Giacobbi, député de Haute-Corse de 2002 à 2017, a toujours nié les faits et avait dénoncé après sa condamnation en première instance un « assassinat politique ». En juin 2017, il ne s’était pas représenté aux élections législatives, après avoir été l’un des premiers à soutenir Emmanuel Macron dans l’île.

M. Giacobbi est également mis en examen depuis juin 2017 dans un autre dossier de détournement de fonds, autour d’emplois supposés fictifs en Corse. Les faits remonteraient à l’époque où il dirigeait l’exécutif corse, entre mars 2010 et décembre 2015, avant que les nationalistes ne remportent les élections territoriales