Au milieu des joueurs du PSG, le capitaine des Herbiers, Sébastien Flochon, soulève la Coupe de France avec Thiago Silva. / FRANCK FIFE / AFP

Ils savaient que c’était impossible alors les joueurs des Herbiers ont essayé de le faire. Et on a eu envie d’y croire avec eux, du moins le temps d’une première action. Coup d’envoi de cette 101e finale de la Coupe de France, mardi 8 mai au Stade de France : le ballon ne brûle pas les pieds, les passes sont ajustées et l’attaque placée termine une minute plus tard par une frappe déviée en corner du capitaine Sébastien Flochon. « On a quand même eu la première occasion du match », remarque le gardien Matthieu Pichot qui pousse un peu sur le terme « d’occasion ».

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A ce stade du match, le PSG n’a pas vu le ballon. Disons qu’il a eu l’élégance de laisser les Vendéens frapper les premiers. L’élégance du celui qui ne doute pas de son destin, de cette quatrième victoire consécutive en Coupe de France, la douzième de son histoire. Il a aussi eu la courtoisie de ne s’imposer que par un modeste 2-0 quand il en a passé six à Rennes, quatre à Guingamp ou trois à Lyon lors des tours précédents. « On aurait signé avant le match pour une défaite 2 -0 », avouait Pichot soulagé de ne pas en « avoir pris quinze comme certains l’annonçaient ».

Il ne faut pas y voir du cynisme. Les Parisiens ont dominé cette finale de la tête et des épaules, mais n’ont « pas été très chanceux dans la finition », selon Adrien Rabiot. En première mi-temps, les deux protagonistes principaux pour Les Herbiers sont Matthieu Pichot et son fidèle poteau droit sur lesquels ricochent deux tirs de Giovanni Lo Celso et un autre de Kylian Mbappé. Alors, on se rappelle que le football est un drôle de sport où la chance a parfois son mot à dire, où la loi du plus fort ne s’impose pas toujours à la fin. Un sport de malentendu. « Entre les poteaux et toutes les occasions ratées, on s’est dit au début que les dieux du football étaient peut-être avec nous », explique l’attaquant Valentin Vanbaleghem.

Fidélité à des principes

Ces divinités doivent aussi se trouver aussi dans le studio où l’arbitre vidéo de cette finale a annulé en début de seconde période un but à Mbappé pour une main au préalable d’un Marquinhos… poussé dans le dos par un défenseur. Peu importe, la soirée n’est pas faite pour lancer un nouveau débat sur le VAR (assitance vidéo) et ses limites. Il faut que la fête soit belle au Stade de France, fédératrice et que le scénario de la finale ne la gâche pas avec un but trop précoce des Parisiens. Le but du persévérant Lo Celso est arrivé à la 26e minute. Le timing est bien choisi et attendu.

Depuis un moment, les joueurs de Stéphane Masala vivent en huis clos devant leur surface de réparation. En National, les Herbiers ont une image d’équipe joueuse, de petit Barça du bocage vendéen, alors hors de question de se renier ces principes de jeu. « Tout au long de l’année, on n’a pas toujours l’occasion de jouer sur des pelouses où on peut développer notre football, dit Vanbaleghem. Alors, ça aurait dommage de balancer des grands ballons devant sur une aussi belle pelouse et pas montrer ce qu’on sait faire. »

Stéphane Masala avait un plan. « On avait décidé pendant une heure de faire tourner un peu le chronomètre pour arriver dans la dernière demi-heure, peut-être, sur une autre atmosphère, faire douter le PSG », décryptait l’entraîneur vendéen après la rencontre. Il n’a fonctionné qu’à moitié. Ses joueurs ont fait tourner le chronomètre avant qu’Edison Cavani n’inscrive sur penalty à la 73e minute son traditionnel but au Stade de France, un soir de finale.

Quand le capitaine des Herbiers soulève le trophée

Est-ce une question d’habitude ou de respect pour un adversaire dont ils avaient saisi le capital sympathie ? Toujours est-il que les joueurs du PSG ont eu la victoire discrète. Dans les couloirs sous-sols du Stade de France, on entendait bien quelques bouchons de champagne sauter et les voix de certains plus bruyantes et revendicatives que d’autres, mais ces scènes étaient réservées « à nous dans le vestiaire », précisait Adrien Rabiot. Préposé pour l’exercice de la zone mixte, le milieu de terrain saluait l’adversaire vaincue « une équipe qui propose un jeu plus élaboré que certaines formations de Ligue 2 ».

C’est chic de sa part, un peu convenu comme lorsque le capitaine du PSG invite son homologue des Herbiers, Sébastien Flochon, a soulevé le trophée Charles Simon, comme en 2000 le Nantais Mickaël Landreau avec le Calaisien Réginald Becque. « Il n’était pas obligé de le faire, c’était un beau geste de sa part », salue Flochon qu’on avait pourtant senti pas complètement à son aise à ce moment précis. Mais peu importe, la soirée était réussie et la défaite aussi. Il avait juste manqué un frisson, se dire un instant « et s’ils le faisaient ? » comme lorsque Calais virait avec un but d’avance à la mi-temps. Les bons sentiments ne suffisent pas à donner une grande finale, mais ils peuvent faire passer une douce soirée. Comme ce mardi soir à Saint-Denis.