Depuis le 25 avril, les Irlandais peuvent consulter toutes les publicités actuellement financées par n’importe quel annonceur. / DADO RUVIC / REUTERS

Faut-il supprimer de la Constitution l’interdiction de l’avortement ? C’est la question à laquelle les Irlandais devront répondre lors du référendum du 25 mai. Et c’est aussi un sujet qui préoccupe Facebook, « depuis un certain temps », à en croire un communiqué paru mardi 8 mai sur le blog officiel du réseau social.

L’entreprise californienne a en effet annoncé que « dans le cadre de ses efforts pour protéger les élections et les référendums des influences extérieures », elle n’accepterait plus les publicités liées au référendum irlandais si elles émanaient d’annonceurs étrangers. Ainsi, Facebook devrait désormais vérifier que ces annonceurs résident bien en Irlande.

Depuis le 25 avril, les Irlandais ont en outre la possibilité de pouvoir consulter à tout moment toutes les publicités financées par n’importe quel annonceur. Deux outils qui devraient, à terme, être généralisés aux autres élections dans le monde.

Régulièrement accusé depuis 2016 d’avoir laissé des puissances étrangères, en particulier la Russie, influencer certains scrutins, Facebook tente de convaincre de sa bonne volonté en matière de transparence. A la fin de mars, empêtrée dans le scandale Cambridge Analytica, l’entreprise avait, fait rarissime, dépêché plusieurs cadres devant des journalistes pour lister les mesures prises pour « protéger la sécurité des élections » dans le monde entier.

Le réseau social accède à une demande vieille de plusieurs mois

Facebook considère que « l’esprit » des mesures prises en Irlande « est cohérent avec le code électoral [du pays], qui interdit les dons en provenance de l’étranger », mais pas le financement de publicités par des entreprises sises hors d’Irlande. Le réseau social s’est concerté avec les partis politiques irlandais et des représentants des partisans du oui comme du non au référendum, ainsi qu’avec le Transparent Referendum Initiative (TRI, « initiative pour un référendum transparent »), qui pourront signaler à Facebook toutes publicités suspectes.

Le TRI, groupe se présentant comme politiquement neutre, milite depuis des mois pour que les outils développés par les réseaux sociaux en prévision des élections américaines de novembre 2018 soient également utilisés pour le référendum irlandais.

Facebook a également annoncé avoir déployé en Irlande son système de détection par intelligence artificielle de faux comptes, de tentatives de désinformations et d’ingérences étrangères, un système déjà utilisé lors des élections françaises, allemandes et italiennes au cours de l’année écoulée.