Le musicien californien Jonathan Wilson. / ANDREA NAKHLA

La série « YouTubothèque » invite des artistes à choisir leurs œuvres favorites sur la plateforme de vidéos en ligne YouTube. Une carte blanche permettant de s’ouvrir à leurs différentes influences, qu’elles soient musicales, cinématographiques, littéraires, voire au-delà de la sphère culturelle.

Jonathan Wilson ne touche pas le sol. Non pas à cause de ses airs de gourou new age affichés sur la couverture de son dernier album, Rare Birds. Mais plutôt parce qu’il est un musicien très occupé, sans cesse sur la route ou en train de travailler dans son studios d’enregistrement. Ce quadragénaire natif de Caroline du Nord accumule les casquettes, multi-instrumentiste, compositeur et producteur. Ses deux premiers albums solo, Gentle Spirit ( 2011 ) et Fanfare (2013), ont bâti sa réputation de touche-à-tout surdoué, en proposant une brillante réactualisation de l’esprit rock psychédélique de la Côte Ouest américaine, mais aussi des effluves planantes de Pink Floyd. Il faut dire que cet érudit est tellement obsédé par la musique californienne des années 1970 qu’il s’est installé en 1994 à Los Angeles, sur les collines mythiques de Laurel Canyon, haut-lieu du rock des années 1960 et 1970, cotoyant notamment Neil Young, Jackson Browne, David Crosby....

Relocalisé depuis quelques années dans le quartier branché d’Echo Park, son studio Fivestar a vu défiler du beau monde : du folker Father John Misty en passant par son idole Roger Waters ou encore le guitariste culte Roy Harper. Rare Bird, troisième album paru en mars, opère un virage esthétique inédit dans sa carrière solo, par l’entremise de claviers analogiques et de boîtes à rythme dans la veine de The War On Drugs (le superbe There’s a Light), et autres sonorités eighties hybrides dans le sillage de Peter Gabriel et Paul Simon. Un disque colossal de près de 80 minutes qui réussit le pari de captiver de bout en bout.

Exemple de cette mue réussie, le titre Loving You, enregistré avec le musicien new-age expérimental Laraaji (collaborateur de Brian Eno), bénéficie également des chœurs de la diva Lana Del Rey. Après deux concerts solo donnés en mars, Jonathan Wilson vient de se produire à Lyon aux côtés de Roger Waters où il tient le poste convoité de guitariste. Il sera de retour dans la capitale avec l’auteur de The Wall les 8 et 9 juin, dans l’enceinte U-Arena. Puis il volera de ses propres ailes à nouveau, le 14 septembre à Paris, au Cabaret Sauvage.

1. Blops, « Locamotora »

Los Blops (Chile, 1973) - Locomotora (Full aLBUM)
Durée : 41:26

Jonathan Wilson : Voici un de mes groupes psychédélique préférés en provenance du Chili, avec un album de 1973. Et c’est toujours une bonne chose que de l’écouter, pour n’importe quelle occasion. Je voudrais être dans ce groupe.

2. Larajji, « All of the sudden» Live on Television, 1986

Laraaji: "All of a Sudden" live on Celestrana, 1986
Durée : 03:24

« Cette fois, nous sommes au centre de tout cela » et « les embrasses n’étaient pas si chaleureuses avant »  chante Larajji sur ce titre. C’est l’un de mes artistes préférés de tous les temps. Nous avons collaboré ensemble sur  Loving You, qui est la première composition que j’ai enregistrée pour le dernier album. C’est peut-être le musicien le plus original et authentique que j’aie jamais rencontré.

3. Elvin Jones explaining polyrhythm

Elvin Jones Drum Solo Demonstration
Durée : 03:55

Elvin est mon batteur préféré depuis l’adolescence, et il m’inspire toujours. Dans cet extrait, il explique un phrasé rythmique en des termes très simples. Il a un style tellement unique, rude sur les bords, mais tellement connecté à la terre, à l’humanité ...

4. Jack Dejohnette, « Zebra »

Jack DeJohnette : Zebra (1985) - 01 Ntoro (High Quality)
Durée : 08:41

Le trompettiste Lester Bowie s’associe à Jack Dejohnette, ici à la programmation de rythmes et aux claviers. Lester joue de la trompette de la façon la plus expressive qui soit. C’est le mélange parfait du bien et du mal.

5. Alan Watts  « The Real You »

Alan Watts - The REAL You ((The Ego is a Lie !))
Durée : 04:05

Je suis toujours en tournée, et chaque jour depuis environ un an, j’écoute le philosophe anglais Alan Watts dans la salle de gym, en faisant du tapis roulant. Dans l’espoir que certains de ses mots incroyablement profonds et coulés m’imprégneront.

6 Viv Stanshall , one man’s week

Vivian Stanshall: One Man's Week (1975)
Durée : 32:01

Viv est mon animal spirituel psychédélique, j’aime tout ce qu’il dit, fait et chante. L’histoire du groupe Bonzo Dog, et l’espace qu’il occupe dans l’histoire, tient une grande place dans ma vie. J’aime leurs disques et ce document donne un aperçu rare de la vie quotidienne de Vivian.

Jonathan Wilson, Rare Birds (Bella Union/Pias)

En concert le 14 septembre à Paris, le Cabaret Sauvage.

Jonathan Wilson - "There's a Light" [Official Music Video]
Durée : 05:16