Ils ont choisi le seul département communiste de France. Le Parti socialiste, qui prépare activement le départ de la rue de Solférino dans le 7e arrondissement de Paris, devrait s’implanter à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Dans cette ville dirigée par le Parti communiste depuis 1925, une ancienne manufacture a « la préférence » du premier secrétaire, Olivier Faure, pour les nouveaux locaux, parmi d’autres propositions parisiennes.

Déjà échaudés à l’idée de quitter la capitale pour la banlieue, les cadres du parti rient désormais jaune à l’idée d’installer leurs bureaux nationaux dans le bastion historique de Maurice Thorez et Georges Marchais, encore tenue par la députée de La France insoumise, Mathilde Panot.

« Une ville communiste, le gag ! », se désespérait ainsi l’ancien ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, il y a quelques semaines. « Je n’ai rien contre l’union de la gauche mais nous aurions pu aller à Sarcelles, au moins nous aurions été chez nous », abonde le président du groupe socialiste du Sénat, Patrick Kanner. Le maire actuel d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou (PCF), se félicite de « l’attractivité de [s]on territoire » mais s’amuse aussi de la situation. « Je suis étonné que les socialistes n’aient pas trouvé une ville plus emblématique de la gestion locale du PS. Cela montre que ce que nous faisons n’est pas si mal », ironise l’édile, alors que le PS local se trouve dans l’opposition.

« Contraintes de temps et de budget »

« Je l’ai dit à Olivier Faure, c’est une très mauvaise idée d’aller dans une ville communiste où le PS siège dans l’opposition et refuse toute union de la gauche. Qu’on fasse un peu de politique quand même ! », s’agace le député du département Luc Carvounas, ancien candidat au poste de premier secrétaire qui défendait des alliances « arc-en-ciel » avec l’ensemble des formations de gauche pendant la campagne.

Localement, le PS pourrait même s’allier avec La République en marche lors des prochaines élections municipales en 2020. Un mauvais signal alors que le nouveau premier secrétaire n’a de cesse d’inscrire son parti dans l’opposition. « Nous avons des contraintes de temps et de budget. Nous n’avons pas le luxe d’avoir des considérations politiques », réplique la numéro deux du parti, Corinne Narassiguin. Voilà les prochains défis du PS : définir une ligne claire, et des alliances potentielles, lors des prochaines échéances électorales.