Le Français Christophe Naudin, transféré en France après sa condamnation par la justice dominicaine pour son rôle dans l’affaire dite « Air Cocaïne ». / ERIKA SANTELICES / AFP

Condamné à cinq ans de prison par la justice dominicaine pour son rôle dans la fuite de deux pilotes français, Christophe Naudin aura finalement passé trois mois derrières les barreaux français, où il avait été transféré le 16 février, pour y purger sa peine. Le spécialiste français de sûreté aérienne Christophe Naudin, condamné pour son rôle dans l’affaire dite « Air Cocaïne », est sorti de prison samedi 12 mai, dans la matinée, pour raisons médicales, a-t-on appris auprès de l’administration pénitentiaire.

« Christophe Naudin est sorti à 10 h 15 ce matin. Il bénéficie d’une suspension de peine pour raisons médicales, dans le cadre d’une libération conditionnelle », a indiqué l’administration pénitentiaire, confirmant une information de BFMTV. Les autorités lui ont accordé une suspension de peine, jugeant les conditions de détention incompatibles avec les soins nécessaires, a-t-on appris auprès de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP).

« C’est une très bonne nouvelle. Cela a été une procédure longue et il va maintenant pouvoir se reposer et se soigner », a déclaré Stephen Monod, l’avocat de l’expert en sûreté aéronautique, précisant que son épouse était allée le chercher à la prison de Villepinte, en région parisienne.

Arrêté en Egypte

L’affaire dite « Air Cocaïne » avait débuté dans la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand Bruno Odos et Pascal Fauret avaient été interpellés à Punta Cana. Le Falcon 50 qu’ils pilotaient s’apprêtait alors à décoller pour Saint-Tropez avec 680 kilos de cocaïne à son bord.

Condamnés à 20 ans de prison par la justice dominicaine, ils avaient pris la fuite dans des conditions rocambolesques en octobre 2015, avant leur procès en appel, avec notamment l’aide de Christophe Naudin. L’expert, aujourd’hui âgé de 55 ans, n’a jamais caché sa participation à l’évasion qui devait, selon lui, réparer un « déni de justice ».

Et il en avait payé le prix : extradé en mars 2016 d’Egypte, où il effectuait une mission, vers Saint-Domingue, il y a été incarcéré et condamné à cinq ans de prison et 33 000 dollars d’amende. Son état de santé s’était « considérablement dégradé » en détention, selon un comité de soutien.

« Il a pour seule obligation de se soigner », a précisé Me Monod, expliquant que son client avait bénéficié d’un aménagement de peine pour raisons de santé mais aussi parce qu’il était éligible à un aménagement de peine.