Performance du groupe hongrois, le 11 mai durant la répétion de l’Eurovision. / Armando Franca / AP

Une robe à 65 000 euros, un Norvégien qui retente sa chance, une 13e position inespérée : à quelques heures de la cérémonie, quelques clés pour décrypter la finale de l’Eurovision diffusée ce soir sur France 2.

Vers 21 heures ce samedi, le Te Deum de Charpentier, hymne de l’Eurovision, enflammera l’Altice Arena de Lisbonne. Pour succéder au Portugais Salvador Sobral, le vainqueur 2017, vingt-six candidats s’affronteront. Vingt d’entre eux se sont qualifiés lors des demi-finales mardi et jeudi, alors que les six autres étaient qualifiés d’office – le Portugal en tant que pays organisateur, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne car ils forment le fameux « Big 5 », le groupe des gros contributeurs financiers.

Pour représenter la France, la chanson Mercy, du duo pop Madame Monsieur, habillé par Jean-Paul Gaultier. Le titre relate la naissance d’une petite fille à bord de l’Aquarius, un bateau qui porte secours aux migrants en Méditerranée. S’il figure parmi les favoris, cette édition présente la particularité d’être très ouverte et même les spécialistes n’osent plus s’aventurer en pronostics… Parmi les autres informations à connaître pour passer pour un spécialiste ce soir devant vos amis :

  • Mercy passe 13e

La révélation de l’ordre de passage des artistes fait toujours couler beaucoup d’encre. Il est généralement plus opportun de chanter en fin de soirée, les votes ne s’ouvrant qu’après le passage du dernier candidat. Cet ordre est déterminé ainsi : dans un premier temps, chaque pays tire au sort la partie de spectacle dans laquelle il concourra. La France avait tiré la première moitié. Ensuite, ce sont les producteurs de l’émission qui déterminent l’ordre au sein de chaque moitié. Résultat : la France chantera en 13e position, la meilleure place qu’elle pouvait donc espérer dans cette partie.

  • Une robe à 65 000 euros

La chanteuse estonienne Elina Nechayeva, une soprano, se produira vêtue d’une spectaculaire robe sur laquelle seront projetées des vidéos. Une tenue qu’elle a bien failli ne pas pouvoir porter, faute de moyens financiers. La délégation estonienne avait annoncé un coût d’environ 65 000 euros, notamment dû aux besoins de location de projecteurs puissants. Des sponsors furent trouvés en dernière minute.

  • Alexander Rybak et son violon de retour

Si vous avez l’impression de reconnaître le chanteur norvégien au sourire communicatif, qui passera juste après l’Estonienne, c’est normal : il a déjà remporté l’Eurovision en 2009, en Russie, avec Fairytale. A minuit, ce sera d’ailleurs son anniversaire (32 ans).

  • Le jury a déjà voté

Pour départager les candidats, il faudra prendre en compte les votes des téléspectateurs, mais aussi ceux de jurys professionnels (un par pays). Il faut savoir que les jurys ne votent pas en fonction du spectacle de samedi soir, ils ont déjà donné leurs notes vendredi soir lors de la première représentation du spectacle.

  • 20 votes maximum

Vous aurez environ 40 minutes pour voter à la fin du spectacle, par SMS (72121, 0,75 euro) ou en appelant le 3632 (0,99 euro l’appel). Impossible toutefois de voter plus de 20 fois avec le même appareil. En 2017, France Télévisions avait reçu quelque 200 000 votes au total (pour la demi-finale sur France 4 et la finale sur France 2).

  • Le « Youhouhouhouhou » d’Elodie Gossuin

C’est une nouvelle fois l’ancienne miss France Elodie Gossuin qui donnera les points de la France en fin de soirée. Ne soyez pas surpris si le public de l’Altice Arena l’acclame – elle a acquis une certaine notoriété dans le microcosme eurovisionnesque depuis qu’en 2016, elle a entonné non sans fausses notes le « Youhouhouhouhou » d’Amir, avant de révéler ses douze points. La jeune femme a pris ce moment de solitude avec humour et ses prestations sont désormais très attendues, même par les fans étrangers.

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  • Révolution des œillets

Pour les Portugais, cette Eurovision a une saveur particulière. Non seulement parce que c’est la première fois qu’ils l’organisent, cinquante-quatre ans après leur première participation, mais aussi parce qu’une chanson du concours a joué un rôle clé dans leur histoire. En 1974, la ballade E depois do Adeus, de Paulo de Carvalho, diffusée à la radio dans la nuit du 24 au 25 avril, a servi de signal pour indiquer le déclenchement du coup d’Etat de la Révolution des œillets. La chanson avait pointé dernière à l’Eurovision début avril 1974.

  • Hommage à Lys Assia

Un court hommage à la première gagnante de l’Eurovision, la Suisse Lys Assia, morte fin mars à 94 ans, sera rendu. Elle l’avait emporté en 1956 avec Refrain. Parmi les autres artistes de l’Eurovision morts ces derniers mois : France Gall, qui l’a emporté en 1965, et le DJ suédois Avicii, coauteur du morceau ayant servi d’hymne au concours 2013.

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