Emmanuel Macron et la chancelière allemande, Angela Merkel, lors de la remise du prix Charlemagne au président français, à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, le 10 mai. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le conseil n’est pas nouveau mais il se fait plus pressant : l’Allemagne d’Angela Merkel est invitée par le Fonds monétaire international (FMI) à accroître la dépense publique afin de réduire ses excédents massifs. Dans son rapport annuel sur le pays publié lundi 14 mai, le Fonds reconnaît les efforts annoncés à Berlin pour soutenir la croissance à long terme et réduire le risque de pauvreté. Pour autant, « plus de volonté politique est nécessaire pour améliorer de manière décisive l’investissement intérieur, ce qui pourrait aussi aider à rééquilibrer la balance extérieure », ajoute-t-il.

Ces commentaires suivent de près le discours prononcé par le président français Emmanuel Macron à Aix-la-Chapelle (Allemagne), jeudi 10 mai. Alors qu’il se voyait décerner le prix Charlemagne, la plus prestigieuse récompense européenne, le chef de l’Etat s’est permis d’exhorter Berlin à en finir avec ses « fétiches », référence claire au conservatisme allemand en matière budgétaire.

Une gestion marcoéconomique « prudente »

Les excédents de l’Allemagne – courants et commerciaux – sont un sujet de débat récurrent parmi les partenaires de la première puissance économique européenne. Les crispations sont devenues plus vives depuis l’arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, prompt à reprocher à Berlin d’entretenir volontairement avec les Etats-Unis une relation commerciale déséquilibrée.

Le FMI presse l’Allemagne de mettre à profit ses « marges de manœuvre budgétaires assez considérables » pour accroître ses investissements publics dans les infrastructures et l’éducation. Berlin est aussi invité à envisager des réformes des retraites et de son marché du travail pour accroître la part des travailleurs âgés dans la population active, atténuer le risque de pauvreté chez les seniors et le besoin d’épargner beaucoup en prévision de la retraite.

Le bulletin du FMI n’en décerne pas moins une série de satisfecit à la première économie européenne : une croissance « robuste », un taux de chômage « tombé à des niveaux plus vus depuis des décennies », une dette publique « en déclin rapide ». Enfin, une gestion marcoéconomique « prudente ». Sans doute trop, donc.