Le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, lors d’un discours à la 37e session du Conseil des droits de l’homme, au siège européen des Nations unies, à Genève, le 28 février. / Martial Trezzini / AP

Didier Reynders, le ministre belge des affaires étrangères, a convoqué, mardi 15 mai, l’ambassadrice d’Israël en Belgique suite aux propos qu’elle a tenus le matin sur la radio publique La Première. Interrogée sur les victimes de la répression israélienne à Gaza, Simona Frankel, a déclaré :

« Je regrette beaucoup, pour chaque humain décédé, même si ce sont des terroristes. Cinquante-cinq terroristes qui viennent près de la barrière pour essayer de passer sur le territoire israélien. »

« On peut entendre beaucoup de choses, mais il y a des limites, a déclaré M. Reynders. Dire que toutes les personnes qui ont été tuées étaient des terroristes, cela dépasse l’entendement », a-t-il ajouté, avant de rappeler que plusieurs enfants ont perdu la vie, lundi 14 mai, dans les heurts avec les forces israéliennes. « Il y a une confusion des genres qui va trop loin », a insisté le chef de la diplomatie belge, sans exonérer le Hamas qui, selon lui, a été « totalement inconscient » en poussant des manifestants vers la frontière.

Un usage disproportionné de la force

Le ministre a, par ailleurs, répété sa dénonciation de l’usage disproportionné de la force par l’armée israélienne, formule que l’ambassadrice avait affirmé ne pas comprendre. « L’idée de la proportionnalité est claire : il n’y a eu aucun blessé du côté d’Israël », a répondu M. Reynders.

Le ministre entendait dès lors faire part à Mme Frankel de sa réprobation et du « nécessaire respect par l’Etat d’Israël de ses engagements internationaux, que ce soit en matière d’emploi de la force publique ou encore de respect du droit de manifestation ».

Le premier ministre, Charles Michel, qui devait rencontrer dans la soirée de mardi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a indiqué qu’il réclamerait l’ouverture d’une enquête internationale sur les événements de Gaza. « Il ne peut pas y avoir d’impunité, il y a des règles en droit international », a commenté le chef du gouvernement, indiquant qu’il était, lui aussi, « choqué » par les propos de l’ambassadrice israélienne.