Anwar Ibrahim a quitté l’hôpital à Kuala Lumpur, mercredi. / LAI SENG SIN / REUTERS

La grâce royale de Muhammad Faris Petra ouvre la voie à un retour politique d’Anwar Ibrahim, 70 ans. L’ex-dirigeant du Pakatan Rakyat (PR, « Alliance du peuple », opposition) a été libéré, mercredi 16 mai, après avoir passé trois ans en prison pour une condamnation pour sodomie, pratique interdite dans ce pays à majorité musulmane.

En 2016, il avait été condamné à 5 ans de prison par la cour fédérale, plus haute instance juridique de Malaisie. Sans cette grâce, il aurait dû quitter la prison à 72 ans. « L’acte de chair contre nature », selon l’expression du code pénal de Malaisie, peut valoir à tout accusé jusqu’à vingt ans d’incarcération et la flagellation en prime.

Une menace pour le pouvoir

Souriant, vêtu d’un costume noir, Anwar est sorti d’un hôpital de Kuala Lumpur où il avait été admis pour une opération à l’épaule sous le régime de la détention, saluant une foule de journalistes avant de quitter les lieux dans une voiture sans faire de déclaration.

Anwar Ibrahim qui fut vice premier-ministre (1993-1998) et dauphin du premier ministre Mahathir (au pouvoir de 1981 à 2003) avant de devenir son ennemi juré, est considéré comme le seul opposant menaçant pour le pouvoir en place depuis soixante ans.