Lyon a remporté le match de la sécurité. Tant redouté par les autorités, l’affrontement entre supporters ultras ne s’est pas produit dans la capitale des Gaules, mercredi 16 mai, à l’occasion de la finale de la Ligue Europa de football. En tout, vingt-deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue au cours de la soirée, selon un bilan de la préfecture de région.

  • Quatre personnes sont poursuivies pour violences aggravées, impliquées dans des bagarres dans les tribunes ;
  • Trois autres ont été arrêtées après des bagarres survenues place des Terreaux, dans le centre de Lyon, rapidement maîtrisées par les forces de l’ordre ;
  • Les autres relèvent de délits relativement mineurs, comme des dégradations, et même une vente à la sauvette.
  • Huit supporters marseillais, interpellés à l’entrée du stade, en fin d’après-midi, étaient en possession de fumigènes.

Le dispositif composé de 1 250 policiers et gendarmes, sans précédent pour une rencontre de football en province, a donc réussi à éviter tout grave dérapage, par effet de dissuasion. Les autorités craignaient un coup d’éclat contre le club rival de Marseille, venu disputer à Lyon sa finale européenne, autant que d’éventuelles répliques de supporters marseillais. La soirée n’a pas été gâchée.

Exit les velléités de confrontation, notamment de la part des groupuscules identitaires, infiltrés parmi les supporters de l’Olympique lyonnais. Un épisode éclair a illustré ce risque, en fin d’après-midi. La brigade anticriminalité de Lyon a stoppé un groupe de vingt-cinq individus, soupçonnés d’appartenir à la mouvance identitaire. Les policiers les ont repérés au départ de leur fief, dans le quartier du Vieux Lyon. Ils ont pu les suivre, et les contrôler, dans le secteur de la gare de Perrache. Avec leurs protège-dents, un drapeau espagnol pour se fondre dans la foule, les militants présumés étaient visiblement partis pour en découdre. Un individu a été interpellé et placé en garde à vue, pour possession d’un poing américain.
Les autres ont été laissés libres, sans infraction retenue. Mais la tactique d’intervention de la BAC, prévue pour intercepter le moindre regroupement à risque, a parfaitement fonctionné.