Au poste-frontière palestien de Rafah, en décembre 2014. / Adel Hana / AP

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a annoncé jeudi 17 mai dans la soirée sur les réseaux sociaux ouvrir de manière exceptionnelle la frontière égyptienne avec la bande de Gaza pendant tout le mois de ramadan. Sur sa page Facebook, il a indiqué que cette décision avait été prise « pour alléger les souffrances » des 2 millions d’habitants de l’enclave palestinienne, quatre jours après des manifestations durant lesquelles 60 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne à la barrière entre Israël et la bande de Gaza.

Le président égyptien avait également déclaré mercredi soir être « en contact » avec Israéliens et Palestiniens pour que « cesse l’effusion de sang » dans la bande de Gaza.

Le terminal de Rafah, frontalier de l’Egypte, est la seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël, qui impose un sévère blocus à l’enclave palestinienne depuis plus de dix ans. Le Caire l’a fermé ces dernières années, en invoquant des menaces pour la sécurité du pays.

Dernière ouverture « longue » en 2013

Les autorités égyptiennes entretiennent par ailleurs des relations tendues avec le Hamas palestinien qui gouverne la bande de Gaza, le mouvement islamiste étant issu de la confrérie des Frères musulmans, interdite en Egypte. La dernière fois que le passage de Rafah avait été ouvert pour une période relativement longue, c’était en 2013 pour trois semaines.

L’annonce de l’ouverture de la frontière égyptienne intervient quelques heures avant une réunion prévue à Istanbul des dirigeants du monde musulman pour faire condamner l’Etat hébreu après le bain de sang du lundi dans la bande de Gaza.

Ce « sommet extraordinaire » de l’Organisation de la coopération islamique sera présidé par le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan. Un immense rassemblement populaire de soutien aux Palestiniens est également prévu dans l’après-midi à Istanbul.