Les Européens, stars du Festival de Cannes ? C’est, en tout cas, ce que laissent penser les nationalités récompensées sur la Croisette, alors que le palmarès de l’édition 2018 sera dévoilé samedi 19 mai. Et si on ajoute les Nord-Américains (Canada ou Etats-Unis), il reste peu de place pour les autres continents.

Ainsi, sur les 48 Palmes d’or décernées depuis 1975, date à laquelle cette récompense devient pérenne, 24 lauréats étaient européens de l’ouest et 12 étaient nord-américains. Et un seul film était africain : il s’agit de Chronique des années de braise, du réalisateur algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, en 1975. Un autre était turc : Yol, de Yilmaz Güney et Serif Gören, en 1982. Quatre films sont asiatiques, dont trois japonais et un hongkongais.

Dans le même ordre d’idée, les acteurs et actrices qui se voient récompensées par le prix de l’interprétation viennent en majorité du Vieux Continent et de l’Amérique du Nord. C’est encore plus frappant pour les hommes, chez qui la diversité semble encore moins présente. Trois viennent du Proche et Moyen-Orient : les Turcs Muzaffer Özdemir et Mehmet Emin Toprak pour Uzak en 2003, ainsi que Shahab Hosseini pour Le Client, un film iranien. Un acteur chinois (Ge You pour le film Vivre) ainsi qu’un Russe (Konstantin Lavronenko pour Le Bannissement) ont aussi été couronnés en 1994 et 2007.

Faible diversité du côté des Grands Prix

Les femmes ont des origines à peine plus diverses. Si 40 des 50 primées proviennent de pays occidentaux (y compris Israël), une seule vient d’Afrique (Linda Mvusi dans Un monde à part, en 1988). Trois viennent de l’ancien bloc de l’est : la Russe Mari Törőcsik dans Où êtes-vous Madame Déry ? (1976)

Et les polonaises Jadwiga Jankowska-Cieslak dans Un autre regard (1982) et Krystyna Janda dans L’Interrogatoire (1990). Trois actrices sud-américaines ont aussi été récompensées : Norma Aleandro (Argentine), dans L’Histoire officielle en 1985, ainsi que Fernanda Torres dans Parle-moi d’amour en 1986 et Sandra Corveloni dans Une famille brésilienne en 2008, toutes deux étant brésiliennes.

Du côté des Grands Prix, qui récompensent le deuxième meilleur film du festival selon le jury, la diversité n’est pas plus évidente. Sur 48 films récompensés, 31 sont européens, et seuls cinq sont américains. L’Asie est un peu plus représentée. Il faut noter le film burkinabé Tilaï, qui remporte le Grand Prix en 1990, en même temps que le film japonais L’Aiguillon de la mort.

Les Européens raflent aussi les Grand Prix.

Cette année encore, sur les 18 films sélectionnés pour la compétition officielle, huit sont européens et deux sont étatsuniens.