Places qualificatives pour la Ligue des champions et la Ligue Europa, lutte pour le maintien,… Hormis l’écrasante domination du PSG, la saison 2017/2018 de Ligue 1 aura été indécise jusqu’à la dernière journée.

Paris, champion facile

Les Parisiens au Parc des Princes, le 12 mai 2018. / FRANCK FIFE / AFP

Ils étaient passés à côté de peu la saison passée. Cette fois-ci, avec les renforts de Neymar et de Mbappé, ils n’ont laissé de chance à aucun autre club. Les Parisiens ont marché sur la Ligue 1. Ils n’ont perdu leur premier match qu’après seize journées, à Strasbourg. Jusque-là, ils restaient sur quatorze victoires et deux nuls (contre Montpellier et Marseille).

La suite a été du même calibre : quinze victoires, un nul et une défaite sur les 17 rencontres suivantes (dont une correction 7-1 infligée à Monaco) pour aller chercher un septième titre de champion. Depuis, les hommes d’Unai Emery ont clairement levé le pied. La marque symbolique des 100 points ne sera pas atteinte, et cette saison restera principalement marquée par un rendez-vous raté en Ligue des champions.

Pour la deuxième saison consécutive, le PSG s’est à nouveau arrêté en huitièmes de finale lors d’une double confrontation décevante face au Real Madrid (3-1, 2-1). C’est aussi ce qui a coûté sa place à Unai Emery, finalement remplacé par l’Allemand Thomas Tuchel.

La course à la Ligue des champions

Les Lyonnais à l’issue de la victoire contre Nice, le 19 mai 2018. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

La course aura été passionnante jusqu’au bout. Depuis la onzième journée du championnat, Monaco, Lyon et Marseille se sont battus pour prendre l’une des deux places qualificatives pour la Ligue des champions. Et ce sont finalement l’ASM (80 points) et l’OL (78 points) qui sont sortis vainqueurs de ce mini-championnat.

L’Olympique lyonnais se qualifie ainsi pour une coupe européenne pour la 22e année consécutive (un record pour la France), dont quinze en C1 qu’il retrouve après un an d’absence. Cette troisième place arrachée lors de la dernière journée ne masque néanmoins pas certaines tensions avec une partie du public, certains supporteurs réclamant le départ de l’entraîneur Bruno Génesio.

La fin de saison des Marseillais aura été cruelle jusqu’au bout. Après leur défaite en finale de la Ligue Europa face à l’Atlético Madrid, l’OM a échoué au pied du podium (77 points) en Ligue 1 et disputera cette même Ligue Europa la saison prochaine. Un classement d’autant plus décevant pour cette équipe qui a atteint le deuxième meilleur total de points (77) depuis son retour en première division lors de la saison 1996-1997.

La course à la Ligue Europa

Cinq clubs pour deux places : la lutte pour les deux dernières places européennes s’est aussi jouée lors de la dernière journée. Ce sont finalement Rennes et Bordeaux qui accompagnent Marseille.

Le supporteurs rennais, le 19 mai 2018. / DAMIEN MEYER / AFP

Les Rennais retrouvent une coupe d’Europe pour la première fois depuis la saison 2011-2012, au terme d’une seconde partie de saison maîtrisée. Nommé entraîneur en remplacement de Christian Gourcuff, début novembre, alors que Rennes occupait la dixième place, Sabri Lamouchi a fait remonter petit à petit son équipe jusqu’à assurer une place en Ligue Europa, à une journée de la fin à l’occasion d’une victoire au Parc des Princes (2-0). Une dernière victoire contre Montpellier a permis aux Rennais de réaliser leur plus belle saison depuis la quatrième place de 2007.

Bordeaux (6e) revient de très loin, de son côté. 15e à la mi-saison, et encore 12e à l’issue de la 32e journée, les Bordelais ont fait un quasi-sans-faute lors de la fin de saison (six victoires, une défaite contre Paris, lors des sept dernières journées) pour coiffer tout le monde au poteau et récupérer la sixième place qualificative pour la Ligue Europa.

Nice (8e) était le mieux placé pour la sixième et dernière place qualificative, mais après avoir mené 1-0, Nice a craqué contre Lyon et s’est incliné 3-2 : une défaite qui les prive de compétition européenne la saison prochaine. Les Niçois étaient pourtant revenus de très loin. 18e et barragistes après une défaite 5-0 contre Lyon lors de la 14e journée, les hommes de Lucien Favre (qui quitte le club) ont su relever la tête et entamer une remontée qui les voit échouer à une victoire seulement de la Ligue Europa.

L’attaquant de Nice Mario Balotelli . / VALERY HACHE / AFP

Saint-Etienne (7e) a connu une saison assez similaire. Décrochés à l’issue de la première partie de saison, les Verts se sont repris avec l’arrivée de Jean-Louis Gasset à la tête de l’équipe à la trêve hivernale. De 16e, ils sont remontés à la cinquième place à l’issue de la 35e journée. Mais deux défaites de suite contre Bordeaux, puis Monaco ont compliqué leurs plans européens.

Nantes (9e), bien placé en début de saison et européen jusqu’à la mi-mars a finalement dû dire adieu à ce rêve. La série de sept matches sans victoire (trois nuls, quatre défaites) entre la 30e et la 36e journée aura eu raison des ambitions nantaises. Le FCNA va d’ailleurs devoir se trouver un nouvel entraîneur la saison prochaine, Claudio Ranieri quittant le club à l’issue de la 38e et dernière journée.

Montpellier (10e) aussi a pu y croire un temps. Deuxième meilleure défense du championnat, les Héraultais ont longtemps oscillé entre la 5e et la 8e place. Ils étaient même parmi les mieux placés à l’abord du sprint final. Mais les trois défaites et deux matches nuls entre la 32e et la 37e journée ont mis fin à leurs espoirs.

Les clubs qui descendent

Le portier messin Eiji Kawashima contre Bordeaux, le 19 mai 2018. / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

C’est une saison cauchemardesque qu’a vécue Metz (20e). Le club lorrain a passé la quasi-totalité de la saison en situation de relégable et n’a plus quitté la dernière place depuis la quatrième journée. Avec seulement trois succès à la mi-saison, la messe semblait dite, mais les Messins se sont remis à y croire grâce aux contre-performances de leurs adversaires dans la course au maintien. Au soir de la 34e journée, ils ne comptaient plus que trois points de retard sur Lille et Troyes, 18e et 19e. Mais les Messins ont finalement coulé deux journées plus tard sur deux buts angevins dans les arrêts de jeu. Deux ans après leur montée, les Messins retrouveront la Ligue 2, la saison prochaine.

De son côté, Troyes (19e) continue de faire le yo-yo. Comme en 2015-2016, les Troyens n’ont pas réussi à se maintenir après leur montée. Une fin de saison compliquée (une seule victoire depuis la 26e journée) les empêche de passer une deuxième saison de suite en Ligue 1 : une performance qu’ils n’ont plus réalisé depuis la saison 2005-2006. À l’époque, ils avaient terminé seulement 17e et premier non-relégable.

Ceux qui ne sont pas passés loin

Strasbourg se sera fait peur. La catastrophique série des Alsaciens en fin de saison (aucune victoire entre la 26e et la 36e journée) aurait pu leur coûter très cher, mais deux buts miraculeux en fin de match contre Lyon (victoire 3-2) ont permis aux Strasbourgeois de sauver leur tête dans l’élite, qu’ils ont retrouvée cette saison après l’avoir quitté dix ans plus tôt.

L’entraîneur de Lille Christophe Galtier a pris la succession de Marcelo Bielsa en cours de saison. / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Lille rêvait d’Europe et d’un projet neuf en début de saison. Les Lillois se contenteront d’une 17e place, et d’un sauvetage à l’avant-dernière journée. Plombés par un début de saison compliqué, les Nordistes se sont séparés rapidement de leur entraîneur, Marcelo Bielsa arrivé pour mettre en place un projet à long terme et qui n’aura finalement passé que trois mois sur le banc lillois. Le LOSC a longtemps végété à la 19e place et a profité des performances moribondes de ses adversaires dans la lutte pour le maintien pour se sauver. Une série de trois victoires lors des 35e, 36e et 37e journées aura finalement suffi aux hommes de Christophe Galtier. Reste que cette victoire sur le terrain ne suffira peut-être pas. Les dirigeants lillois vont devoir passer devant la DNCG et démontrer que le club est suffisamment sain financièrement pour conserver sa place en Ligue 1.

Comme la saison passée, Caen (17e) se sauve contre Paris, lors de l’ultime journée. Après un nul à l’arrachée la saison passée (1-1), les Normands se contentent cette fois-ci d’un nul moins mouvementé (0-0).

Leur saison n’est pas finie

Toulouse n’a pas réédité l’exploit de 2016. L’esprit insufflé par Pascal Dupraz semble avoir disparu. Le coach du maintien héroïque a d’ailleurs quitté le club, en janvier. Le club était alors 19e. Mais avec Mickael Debève à sa tête, le TFC n’a pas fait beaucoup mieux. Le club toulousain n’a remporté que quatre matches lors de sa deuxième partie de saison, et a perdu le match qu’il ne fallait pas, contre Lille lors de la 36e journée (3-2), alors qu’il menait 2-1. Deux journées plus tard, le TFC va jouer les barrages : une situation que l’entraîneur toulousain a connue lors de la saison 1990-1991. À l’époque, les Toulousains s’étaient sauvés en s’imposant 4-0 contre Lens à l’aller, avant de s’incliner 1-0 au retour.