Ken Livingstone en 2012. / Kirsty Wigglesworth / AP

Accusé d’avoir tenu des propos antisémites, l’ancien maire de Londres Ken Livingstone annonce, lundi 21 mai, dans un communiqué sa démission du Labour, le parti d’opposition travailliste.

« La polémique permanente autour de ma suspension du Parti travailliste est devenue une distraction de la question centrale actuelle, à savoir comment remplacer le gouvernement conservateur qui supervise la baisse du niveau de vie et la spirale de la pauvreté », explique-t-il, moins d’un mois après des élections locales décevantes pour le Labour.

Agé de 72 ans, M. Livingstone fut longtemps une des figures centrales du Labour, avant d’être suspendu en avril 2016 pour avoir affirmé, lors d’une émission de radio, qu’Adolf Hitler voulait au départ envoyer les Juifs en Israël et « soutenait le sionisme avant de devenir fou et de tuer six millions de Juifs ».

« Je n’accepte pas les allégations selon lesquelles j’ai jeté le discrédit sur le Labour ni celles selon lesquelles je serais coupable antisémitisme. J’abhorre l’antisémitisme, je l’ai combattu toute ma vie et continuerai de le faire. »

Corbyn en mauvaise posture

Les accusations de complaisance avec les propos antisémites de certains de ses membres et responsables locaux sont considérées comme la cause du score moins bon qu’espéré par le Labour aux élections locales du 3 mai et ont mis dans l’embarras son chef, Jeremy Corbyn.

Réagissant à la démission de son ami proche, Jeremy Corbyn s’est dit « triste » mais a estimé que « c’était la bonne chose à faire ».

La réputation du responsable politique a sévèrement souffert ces dernières semaines, en raison de la multiplication de propos inconvenants de la part de certains membres du parti et responsables locaux. Depuis son arrivée à la tête du Labour en septembre 2015, plusieurs militants du Parti travailliste ont été suspendus, expulsés ou forcés de démissionner pour avoir fait des déclarations antisémites.