Du plafond de l’Opéra Garnier aux remparts de Carcassonne, retour sur ces installations qui ont suscité la polémique.

Mai 2018 : la cité de Carcassonne encerclée

Les cercles concentriques jaunes en aluminium de Felice Varini sur les remparts de Carcassonne. / ERIC CABANIS/AFP

Pour fêter les 20 ans de son classement au patrimoine mondial de l’Unesco, Carcassonne, dans l’Aude, a invité l’artiste suisse Felice Varini à s’emparer des célèbres remparts. Las, ses cercles concentriques jaunes en aluminium censés illuminer pendant cinq mois la cité ont échauffé les esprits. Une pétition en ligne largement relayée par l’extrême droite compare l’anamorphose à un gilet de secours fluorescent…

2016 : Les vitraux d’Anzy-le-Duc abandonnés

Les vitraux de l’église romane  d’Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire). / BERNARD JAUBERT/ONLYFRANCE.FR

En 2015, la mairie d’Anzy-le-Duc, en Saône-et-Loire, accepte de proposer à Gérard Fromanger de remplacer les vitraux de l’église romane – qui dataient du XIXe siècle et n’avaient pas grand intérêt. Jugé trop profane, le projet composé de silhouettes et bulles colorées fait l’objet de vives critiques locales. Pour faire taire la polémique, l’évêque d’Autun décline finalement la
proposition du peintre.

2015 : le « Dirty Corner » versaillais vandalisé

Le « Dirty Corner »  d’Anish Kapoor à Versailles. / LAURENT MAURON/PHOTOPQR/« LE PARISIEN »

L’incursion de l’art contemporain au château de Versailles a toujours enflammé les « tradis ». Jeff Koons, Takashi Murakami ou Xavier Veilhan ont eu leurs lots de contradicteurs. Mais personne n’avait osé s’attaquer physiquement à leurs œuvres. La limite est franchie en 2015 lorsque l’installation Dirty Corner de l’artiste britannique Anish Kapoor est vandalisée à plusieurs reprises.

2011 : le « Mur pour la paix » du Champ-de-Mars menacé

« Le Mur pour la paix » à Paris. / BRUNO LEVESQUE/IP3/MAXPPP

Erigé en 2000 pour trois mois au Champ-de-Mars, le Mur pour la paix de Clara Halter a pris racine tout en étant régulièrement dégradé. En 2011, Rachida Dati, maire du 7arrondissement, lance une pétition réclamant le démontage de ces panneaux de verre sur lesquels est inscrit le mot « paix » en 32 langues au prétexte qu’ils dénaturent la perspective classée de l’Ecole militaire à la tour Eiffel.

1960 : le plafond de l’Opéra de Paris décrié

Plafond de l’Opéra Garnier peint par Chagall. / SERGE COHEN/COSMOS

Difficile d’imaginer que l’art poétique et joyeux de Marc Chagall ait pu faire débat. Pourtant, lorsque, en 1960, le ministre de la culture, André Malraux, lui commande un plafond pour l’Opéra Garnier, les conservateurs montent au créneau contre l’incursion de l’art contemporain dans un bâtiment Second Empire. Inaugurée quatre ans plus tard, l’œuvre rencontre toutefois un accueil enthousiaste.