Un immeuble situé dans le quartier marseillais de La Busserine, dans le 14e arrondissement de la ville, photographié le 6 octobre 2016 lors de la visite du préfet délégué pour l’égalité des chances dans les Bouches-du-Rhône d’alors, Yves Rousset. / BERTRAND LANGLOIS / AFP

Des policiers de la brigade anticriminalité sont intervenus lundi 21 mai dans la cité de La Busserine (14e arrondissement), haut lieu du trafic de drogue à Marseille, à la suite de « nombreux coups de feu » entendus par des habitants, ont rapporté des sources policières. « De nombreuses douilles ont été retrouvées sur place », ont-elles expliqué.

« Selon un témoignage, une personne aurait été enlevée par une voiture dont les occupants ont tiré en l’air à plusieurs reprises », a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

A son arrivée, vers 16 h 50, le premier équipage de police a été intercepté par une voiture à bord de laquelle se trouvaient deux malfaiteurs – l’un armé d’une « arme longue » de type kalachnikov, le second d’une arme de poing – qui ont tiré en l’air, a détaillé la préfecture de police.

Une autre voiture de police est alors arrivée en renfort avant d’être, elle aussi, bloquée par un second véhicule où se trouvaient quatre hommes qui ont « mis en joue » les deux policiers, a poursuivi la même source. L’un des policiers a alors tiré, brisant une vitre du véhicule des malfaiteurs qui ont aussitôt pris la fuite.

Aucun blessé par balle

« Aucun blessé par balle n’est à déplorer mais une personne, qui s’est présentée spontanément à la police, a été blessée à la tête par un coup de crosse porté par un malfaiteur », a ajouté la même source, confirmant une information de La Provence.

« Les malfaiteurs étaient cagoulés selon les premiers éléments de l’enquête », a ajouté M. Tarabeux. L’enquête a été confiée à la police judiciaire.

En février 2015, une spectaculaire fusillade avait éclaté entre des policiers et des trafiquants de drogue qui avaient recruté des « mercenaires kosovars » pour une opération commando contre des concurrents dans une autre cité sensible de Marseille, à La Castellane. De nombreux coups de feu avaient été échangés sans faire de blessés. Jugés le 6 avril, ces trafiquants ont été condamnés à des peines allant jusqu’à treize ans de prison.

Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a vivement réagi mardi 22 mai au matin, dénonçant « avec plus grande fermeté la nouvelle attaque abjecte contre nos policiers ». « Le dispositif cosmétique de police de la sécurité du quotidien (…) n’endiguera pas la recrudescence de la délinquance », a ajouté l’élu.