Google avait déjà payé une amende aux Etats-Unis pour les mêmes faits, en 2012. / STEVE MARCUS / REUTERS

3,6 milliards d’euros. C’est la somme que l’association britannique Google You Owe Us [« Google tu nous dois quelque chose »] exige du grand groupe de la Silicon Valley. Elle l’accuse d’avoir collecté de manière illégale les données de 4,4 millions d’utilisateurs d’iPhone au Royaume-Uni. En novembre 2017, elle avait décidé de déposer une plainte collective et les premières audiences ont eu lieu lundi 21 mai 2018.

Des données collectées avec Safari

Les faits reprochés à Google remontent à juin 2011, et se seraient déroulés jusqu’en février 2012. Durant cette période, l’entreprise a, selon l’association de consommateurs, contourné les règles de sécurité de l’iPhone pour aspirer les informations personnelles des utilisateurs, sans leur consentement. Parmi ces informations, des habitudes de consommation, des géolocalisations, mais aussi des données sur les origines, la santé mentale et physique, les opinions politiques ou l’orientation sexuelle de millions de personnes.

Les données étaient collectées depuis le navigateur Safari, lorsque les utilisateurs effectuaient une recherche. Elles étaient agrégées, et permettaient de définir des groupes d’intérêts (par exemple, « les personnes aimant le tennis »), ensuite utilisés à des fins de ciblage publicitaire.

Une première amende de 19 millions d’euros

Richard Lloyd, qui dirige la campagne Google You Owe Us, a expliqué sur Twitter au terme de la première journée d’audience que Google avait « admis » la collecte de données illégale. Il a précisé que l’entreprise contestait en revanche la forme de la plainte. Google, rapporte The Independent, a estimé qu’une action collective était dans le cas présent « inadaptée », et qu’il ne devrait pas y être donné une suite. Selon la firme, il est en effet impossible d’affirmer avec précision quels utilisateurs d’iPhone ont été ou non l’objet de la collecte.

En 2012, Google avait déjà été poursuivie – cette fois aux Etats-Unis – pour le même motif. Elle avait réussi à mettre fin aux poursuites émanant de la Federal Trade Commission, le régulateur américain du commerce, moyennant une amende de 22,5 millions de dollars, soit environ 19 millions d’euros.

Trois ans plus tard, en 2015, la justice britannique s’était également saisie du sujet. Trois personnes avaient porté plainte contre Google. Un accord, resté confidentiel, avait alors été obtenu entre les plaignants et le grand groupe américain.