Le président du Parlement européen Antonio Tajani et Mark Zuckerberg. / - / AFP

Auditionné par les députés européens après la révélation du scandale Cambridge Analytica, le dirigeant de Facebook, Mark Zuckerberg, a reconnu, mardi 22 mai, que le réseau social n’avait pas fait tout ce qu’il fallait pour empêcher les abus.

« Nous n’avons pas empêché suffisamment l’utilisation à des fins nuisibles de nos outils. Fausses informations, terrorisme, etc. Nous n’avons pas pris acte de nos responsabilités. C’est une erreur, je la regrette et je m’en excuse. () Je veux rectifier le tir. () La sécurité des êtres humains passera toujours avant la maximisation de nos bénéfices. »

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Le patron de Facebook s’est ensuite dit prêt à réaliser d’importants investissements pour protéger les données des utilisateurs de Facebook, des améliorations qui devraient avoir un impact significatif sur sa rentabilité. Des propos qui ressemblent fortement à ceux tenus devant le Congrès américain en avril.

200 applications suspendues

Cette audition a lieu trois jours avant l’entrée en vigueur de nouvelles règles européennes en matière de protection des données. Les entreprises qui ne les respecteront pas seront passibles d’amende allant jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires mondial.

Facebook fait l’objet d’une attention particulière des deux côtés de l’Atlantique depuis les révélations de la mi-mars sur le détournement des données personnelles de 87 millions d’utilisateurs, dont 2,7 millions vivent dans l’Union européenne (UE), au profit de Cambridge Analytica, un cabinet de conseil politique qui a notamment travaillé pour le compte de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016.

Entendu en avril par le Congrès américain, Zuckerberg avait présenté ses excuses mais n’avait pas dissipé toutes les interrogations sur la politique de protection des données de son entreprise.

Depuis le scandale Cambrige Analytica, Facebook a suspendu 200 applications sur ses plates-formes dans le cadre d’un examen des applications tierces qui ont accès à de grandes quantités de données d’utilisateurs. Cambrige Analytica et sa société mère britannique SCL Elections se sont déclarées en faillite et ont mis la clé sous la porte.