Un djihadiste belge, né en 1988, a été condamné à la peine capitale par pendaison par la Cour pénale centrale de Bagdad, mardi 22 mai. Tarik Jadaoun avait rejoint l’organisation terroriste en 2014, sous le nom de guerre d’« Abou Hamza Al-Belgiki ». Lors de la première audience de son procès, le 10 mai, il avait plaidé « non coupable » et affirmé aux juges qu’il s’était « fourvoyé ».

« Je n’étais pas combattant, je dirigeais une section d’infirmiers de l’EI, je soignais tout le monde. J’ai travaillé à l’hôpital Al-Joumhouriya de Mossoul et dans des hôpitaux ambulants à Makhoul et Baiji », avait-t-il expliqué au juge. Il a désormais trente jours pour faire appel et, passé ce délai, la peine de mort pourra être appliquée.

Le tribunal avait décidé d’un report du jugement, en raison de l’absence d’un représentant diplomatique belge sur place, selon une source judiciaire citée par l’Agence France-Presse.

La justice irakienne a annoncé, il y a plusieurs mois, que le prévenu avait reconnu lors de ses interrogatoires avoir formé « les lionceaux du califat, une soixantaine d’enfants âgés de 8 à 13 ans, à l’entraînement sportif et au maniement des armes ».

Surnommé le « nouvel Abaaoud »

Ce Belge d’origine marocaine avait appelé dans des vidéos à frapper l’Europe et gagné le surnom de « nouvel Abaaoud », en référence à son compatriote Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 en France.

Dès 2014, il avait établi des contacts avec un Français recruté par Abdelhamid Abaaoud, Reda H., sur les réseaux sociaux. Revenu de Syrie à l’été 2015, ce trentenaire parisien avait avoué aux enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure ses liens avec Tarik Jadaoun, quelques mois après que celui-ci eut publié une vidéo dans laquelle il menaçait la Belgique.

En tout, plus de 300 personnes, dont une centaine d’étrangères, ont été condamnées à mort en Irak, et autant d’autres à la prison à perpétuité, pour appartenance à l’EI, selon une source judiciaire.

La plupart des condamnées sont turques ou originaires des anciennes républiques de l’Union soviétique. Une Allemande et une Française ont été récemment condamnées à la perpétuité.