Tariq Ramadan en 2016. / MEHDI FEDOUACH / AFP

La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a décidé, mardi 22 mai, que Tariq Ramadan, incarcéré depuis début février dans le cadre d’une enquête pour viols, resterait en détention, confirmant ainsi la décision prise début mai par le juge des libertés et de la détention.

Au cours de l’audience devant la chambre de l’instruction, en l’absence de l’islamologue suisse de 55 ans, sa défense a de nouveau invoqué son état de santé et dénoncé des « contradictions » dans le récit des plaignantes.

« M. Ramadan n’a rien à faire en prison, il peut tout à fait être en liberté. Nous avons proposé une caution, une assignation à résidence, la remise de son passeport. Tout ceci m’apparaît amplement suffisant et nécessaire pour que l’information judiciaire se déroule dans de bonnes conditions », a expliqué son avocat, Me Emmanuel Marsigny. Il a réclamé une nouvelle expertise médicale, avançant que l’état de santé de son client se détériorait et qu’il ne recevait pas en détention les soins nécessaires. La cour d’appel a aussi rejeté cette demande.

Audience le 5 juin

Tariq Ramadan, atteint d’une sclérose en plaques dont le traitement a été jugé compatible avec la détention par une expertise, est écroué depuis sa mise en examen le 2 février pour deux viols présumés, dont l’un sur une personne vulnérable, qu’il conteste vigoureusement.

L’avocat général a insisté sur la nécessité de garantir la présence de Tariq Ramadan en France, d’éviter d’éventuelles pressions sur les accusatrices et de prévenir le renouvellement des faits. Et ce, alors que toutes les plaignantes n’ont pas encore été entendues et que des confrontations sont envisageables entre l’islamologue et ses accusatrices.

L’enquête a été déclenchée en octobre par les plaintes de deux femmes, dans le sillage du scandale Weinstein aux Etats-Unis. Elles ont été rejointes en mars par une troisième.

L’audition prévue le 5 juin de Tariq Ramadan – la première depuis sa garde à vue – pourrait conduire à une nouvelle mise en examen pour ces faits. Une quatrième femme a également déposé plainte pour viol à Genève.