Marche blanche en mémoire de Naomi Musenga, le 16 mai à Strasbourg. / FREDERICK FLORIN / AFP

Trois plaintes et autant d’enquêtes judiciaires ouvertes en deux semaines. Depuis la révélation de la mort de Naomi Musenga, pas prise au sérieux par le SAMU de Strasbourg malgré ses douleurs, d’autres procédures ont été ouvertes pour étudier la responsabilité des SAMU dans certains cas litigieux.

Ainsi, le cas tragique d’une femme de 38 ans, enceinte de six mois, décédée début mars à Saint-Etienne, fait l’objet depuis la semaine dernière d’une enquête pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire ». Le SAMU n’était pas intervenu après le premier appel de son mari, qui s’était rabattu sur SOS Médecins, dont le praticien, une fois arrivé sur place, avait déclenché l’intervention des secours.

Dans le Lot, c’est la famille d’un septuagénaire décédé début avril qui a attaqué le SAMU local pour non-assistance à personne en danger, estimant que les secours avaient trop tardé à intervenir après leur appel.

Par ailleurs, les parents d’un adolescent de 13 ans, décédé fin 2014 à Tours des suites d’une tumeur cérébrale, ont médiatisé à nouveau leur plainte. Visant trois hôpitaux, un médecin généraliste et le SAMU du Loir-et-Cher, le dépôt avait déjà conduit le procureur de Blois à ouvrir une enquête préliminaire en novembre.

« Graves dysfonctionnements »

Point de départ de cette série de procédures judiciaires, la mort fin décembre d’une femme de 22 ans, Naomi Musenga, a pris une ampleur nationale début mai, après la diffusion de l’enregistrement de son appel au SAMU de Strasbourg. Le ton moqueur de l’opératrice, qui n’a pas pris au sérieux les douleurs de la jeune femme et l’a renvoyée vers SOS Médecins, a suscité une vague d’indignation et même des dénonciations calomnieuses.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a très vite pointé de « graves dysfonctionnements » et demandé aux urgentistes des propositions pour « qu’il n’y ait plus d’erreur de ce type ». « Il y a aujourd’hui beaucoup d’affaires qui remontent », a-t-elle reconnu.

Au SAMU d’Amiens, « trente secondes pour se faire un avis »