Sur le chantier de la descenderie de Saint-Martin-la-Porte, en décembre 2008. Actuellement, 22 km de tunnel ont déjà été percés. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Ils sont soixante-trois, et de tous bords politiques. Directement concernés par le futur tunnel ferroviaire Lyon-Turin, ces élus ont écrit un courrier à Emmanuel Macron pour lui demander d’accélérer le calendrier des voies d’accès à l’ouvrage, actuellement remis en cause en Italie.

Le contrat de gouvernement signé entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue, qui s’apprêtent à former une coalition de gouvernement en Italie, prévoit un abandon de cette ligne ferroviaire et de son tunnel de 57 km à travers les Alpes pour relier la France et l’Italie. Par le passé, le candidat du M5S, Luigi Di Maio, avait déjà jugé que ce chantier titanesque, évalué à 8,5 milliards d’euros, « ne [servait] à rien ».

« Lourdes conséquences négatives »

« Dans le contexte d’incertitudes politiques en Italie, nous espérons vivement que vous saurez être le garant de la dynamique de ce grand chantier d’avenir », ont souligné les élus signataires à l’adresse de M. Macron. Ceux-ci s’inquiètent notamment de la tenue du calendrier, alors que la ligne est censée transporter 40 millions de tonnes de marchandises par an entre la France et l’Italie à partir de 2030.

« Les débats liés à la future loi d’orientation des mobilités laissent craindre un report au-delà de 2038 de l’aménagement des voies d’accès depuis Lyon jusqu’au tunnel transfrontalier. » Un tel décalage engendrerait de « lourdes conséquences négatives », écrivent les signataires.

« Sans voie d’accès française moderne et performante, il ne sera pas possible d’opérer un report modal massif du transport transalpin de marchandises de la route vers le rail. »

Pour débloquer le dossier, les signataires estiment qu’il est possible de diviser par deux le coût des accès à l’ouvrage, en ne retenant « que les infrastructures essentielles à l’exploitation du tunnel transfrontalier lors de sa mise en service ». Actuellement, 22 km de tunnel ont déjà été percés, et 400 personnes travaillent sur le site.

Parmi les signataires, tous originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes, figurent trente-deux députés, treize sénateurs, quatre députés européens, cinq présidents de département et neuf présidents d’exécutif, dont le président de la région Laurent Wauquiez (Les Républicains), les maires de Bourg-en-Bresse Jean-François Debat (Parti socialiste) et d’Annecy, Jean-Luc Rigaut (Union des démocrates et indépendants), ainsi que le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld (La République en marche).