A la gare Saint-Lazare à Paris le 24 avril, deuxième jour de grève de la SNCF. / BERTRAND GUAY / AFP

Un remboursement de la moitié du prix du passe Navigo pour ses détenteurs qui empruntent les lignes exploitées par la SCNF en Ile-de-France : c’est ce qu’a obtenu la présidente de la région, Valérie Pécresse (Les Républicains), pour les mois d’avril et de mai, afin de compenser les désagréments liés à la grève en pointillé commencée en avril par les cheminots. 

Un rabais similaire sera appliqué aux détenteurs de la carte Imagine R, destinée aux jeunes, a fait savoir mercredi 23 mai sur RTL la présidente d’Ile-de-France Mobilités (ex-STIF). Un « site dédié » aux remboursements – mondedommagement.transilien.com – sera opérationnel « à partir de la mi-juin », a-t-elle ajouté. Les modalités de remboursement y seront précisées. Les salariés concernés qui bénéficient déjà du remboursement de leur employeur verront ainsi leur abonnement Navigo intégralement remboursé.

Ce geste commercial devrait se chiffrer « en dizaines de millions » d’euros pour la SNCF, « intégralement responsable » des désagréments aux yeux de la présidente de région, qui salue par ailleurs les « cheminots qui travaillent ».

Outre la remise de 50 %, Valérie Pécresse a demandé à la SNCF « un geste commercial supplémentaire pour les usagers des lignes qui n’ont quasiment pas eu de trains pendant ces jours de grève, voire les jours suivants ». Pour le moment, sa requête demeure toutefois « en discussion » avec la compagnie ferroviaire.

« Je demande que la grève s’arrête »

Mercredi est le premier jour du 11e épisode de la grève lancée début avril par les syndicats CGT-Cheminots, UNSA-Ferroviaire et CFDT-Cheminots – SUD-Rail, autre syndicat représentatif à la SNCF, avait lancé de son côté un appel illimité à la grève. Aucune mesure n’a été arrêtée pour juin, Mme Pécresse disant « espérer » que la grève ait cessé d’ici au mois prochain :

« Je demande que la grève s’arrête. Je pense qu’on est arrivés à un point où on sait quelle est la réforme, le gouvernement a fait les gestes d’apaisement nécessaires. »

Au début du mois de mai, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, avait annoncé que les abonnés qui voyagent quotidiennement en TER (train express régional) bénéficieraient d’une remise de 50 % sur leur abonnement pour le mois de juin.

Si elle « respecte le droit de grève », Mme Pécresse estime que « l’avenir de la SNCF passe par une réforme », pour que la compagnie ferroviaire soit « prête et performante » quand « un jour, l’ouverture à la concurrence se fera ».

Elle conteste par ailleurs la légitimité du référendum lancé par les cheminots sur la réforme ferroviaire, considérant « qu’il peut y avoir beaucoup de manipulations dans une consultation pas encadrée ni scrupuleusement scrutée ». Selon les résultats de ce référendum, 94,97 % des cheminots ayant participé à la consultation syndicale se disent opposés à la réforme, pour taux de participation de 61,15 %.