Donald Trump avait promis de démanteler la loi Dodd-Frank, adoptée en 2010 sous la présidence de Barack Obama pour mieux réguler la finance. Un palier vient d’être franchi en ce sens : le Congrès américain a adopté, mardi 22 mai, une loi assouplissant les régulations bancaires mises en place après la crise financière de 2008 pour prévenir un nouveau scénario noir.

La Chambre des représentants a approuvé, par une confortable majorité (258 voix – dont 33 démocrates – contre 159), ce texte, qui devrait désormais rapidement être signé par le président Trump, un de ses ardents défenseurs.

Dans le détail, la loi réduit de 38 à 12 le nombre de banques (sur les 5 670 que comptent les États-Unis) qui seront sous la plus haute surveillance de la Réserve fédérale (Fed), en faisant passer de 50 milliards de dollars (environ 42 milliards d’euros) à 250 milliards de dollars (environ 212 milliards d’euros) d’actifs le niveau à partir duquel cette surveillance s’applique. La Fed a déjà limité les tests de résistance exigés auprès des banques de taille moyenne, mais le caractère strict de la loi Dodd-Frank l’empêchait de faire plus.

« C’est une avancée majeure pour libérer notre économie de l’excès de régulation », s’est réjoui le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan.

L’inquiétude des démocrates

L’administration Trump appelait de ses vœux cette nouvelle loi protégeant, selon elle, les banques face à une « régulation excessive ». Mais pour ses opposants, dont la cheffe de la minorité démocrate à la Chambre, Nancy Pelosi, elle frappe de plein fouet les protections érigées après la crise de 2008.

Elle « menace potentiellement la stabilité de notre système financier et de notre économie », a-t-elle déclaré lors des débats avant l’adoption du texte. « Cette loi nous ramènera à l’époque où l’imprudence débridée de Wall Street a provoqué un effondrement financier historique. »

Le Sénat avait déjà adopté ce texte le 14 mars, dix ans jour pour jour après le crash de la banque Bear Stearns, basée à New York, qui avait donné le coup d’envoi de la crise financière mondiale.