L’ambassade des Etats-Unis en Chine a émis, mercredi 23 mai, une alerte sanitaire pour mettre en garde les ressortissants américains. / THOMAS PETER / REUTERS

C’est un incident qui aurait pu paraître anodin s’il ne rappelait les attaques acoustiques observées à Cuba, à la fin de 2016 : un fonctionnaire américain en Chine a été victime d’un traumatisme cérébral après avoir ressenti des bruits « anormaux ». Mais la similarité frappante avec les mystérieuses « attaques acoustiques » subies par des diplomates américains à Cuba pousse Washington à prendre l’affaire au sérieux.

L’ambassade des Etats-Unis en Chine a émis, mercredi 23 mai, une alerte sanitaire pour mettre en garde les ressortissants américains sur place qui ressentiraient des « phénomènes auditifs ou sensoriels aigus et inhabituels, accompagnés de bruits anormaux ou de sons perçants ». Un employé du gouvernement américain en poste à Canton entre la fin de 2017 et avril 2018 a « fait état de sensations de bruits et de pressions subtils, vagues mais anormaux ».

Rentré aux Etats-Unis, un traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL) a été diagnostiqué, a expliqué la porte-parole de l’ambassade Jinnie Lee. Aucun autre cas n’a été officiellement signalé à ce stade, mais l’incident rappelle clairement celui, d’une autre envergure, qui avait été signalé à Cuba.

« Les symptômes médicaux » sont « très similaires et totalement compatibles avec les symptômes médicaux qui ont affecté des Américains travaillant à Cuba », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo devant une commission parlementaire, peu après la publication de l’alerte sanitaire. « Nous avons des équipes médicales qui se rendent sur place », et « nous tentons de comprendre ce qui s’est passé à La Havane et maintenant en Chine », a-t-il ajouté.

« Attaques acoustiques » à Cuba

Les causes et les auteurs des mystérieuses « attaques ciblées » qui ont touché, entre fin 2016 et l’été 2017, plus de vingt diplomates américains en poste à La Havane n’ont toujours pas été élucidés. Ces diplomates ont subi des pertes d’audition, des troubles cognitifs, des vertiges, des insomnies ou encore des problèmes de vue.

Les incidents ont parfois été décrits comme des « attaques acoustiques », bien que le département d’Etat ait fait preuve d’une grande prudence sur les causes, mais les Etats-Unis tiennent les autorités cubaines pour responsables, au minimum car elles n’ont pas été en mesure de garantir la sécurité des diplomates.

S’agissant de l’incident en Chine, le secrétaire d’Etat a précisé avoir demandé « l’assistance » des autorités chinoises. « Elles se sont engagées à honorer leurs engagements dans le cadre de la convention de Vienne pour assurer la sécurité des diplomates américains », a-t-il ajouté.

L’incident sanitaire subi par un diplomate américain en Chine est un « cas isolé » qui ne doit pas être « politisé », a prévenu mercredi le ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi.