« Il faut que les banques européennes préservent le commerce avec la République islamique », affirme Ali Khamenei. / HO / AFP

Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dressé mercredi 23 mai, sur son site Internet, une liste de sept conditions. SI ces dernières nétaient pas repectées, Téhéran dénoncerait à son tour l’accord de 2015 sur le programme nucléaire de la République islamique.

Ali Khamenei exige de l’Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne qu’elles préservent les ventes de pétrole iranien et qu’elles continuent d’en acheter. « Il faut que l’Europe garantisse pleinement les ventes de pétrole iranien. Si les Américains venaient à pénaliser nos ventes de pétrole, il faudra que les Européens compensent et achètent du pétrole iranien », écrit-il.

Les puissances européennes devront, en outre, promettre de ne pas chercher à rouvrir de négociations sur le programme iranien de missiles balistiques ni sur la politique régionale de Téhéran.

« Il faut que les banques européennes préservent le commerce avec la République islamique. Nous ne voulons pas entamer de conflit avec ces trois pays, mais nous ne leur faisons pas non plus confiance », affirme encore Ali Khamenei.

Les signataires européens de l’accord de Vienne, officiellement nommé « Plan d’action global conjoint », ont promis de faire tout leur possible pour le sauver, malgré le retrait américain, notamment pour préserver les relations commerciales et les investissements pétroliers qui ont repris après son entrée en vigueur, mais reconnaissent que leur marge de manœuvre est étroite.

Réponse aux exigences de Washington

M. Khamenei semble ainsi adresser une fin de non-recevoir aux exigences formulées lundi par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo après que Washington eut annoncé le 8 mai son retrait de l’accord international sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 à Vienne.

L’Iran ne peut pas « interagir » avec les Etats-Unis, pays qui ne « respecte pas ses promesses », déclare l’ayatollah Khamenei, cité par le site Internet de Press TV, la chaîne internationale de la télévision d’Etat.

Lundi, M. Pompeo a affirmé que son pays était prêt à négocier un nouvel accord pour que l’Iran « change de comportement » mais a posé 12 conditions à Téhéran à cela, tout en menaçant la République islamique des « sanctions les plus fortes de l’histoire » si elle ne les acceptait pas.

Pour les Etats-Unis, l’Iran devrait ainsi reconnaître la dimension militaire passée de son programme nucléaire, cesser tout enrichissement d’uranium et fermer son réacteur à eau lourde, donner aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique accès sans conditions à tous les sites du pays, cesser son soutien au Hezbollah libanais et aux mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique, ou encore « retirer toutes les forces sous commandement iranien sur l’ensemble du territoire de la Syrie ».