Emmanuel Macron recevait, mercredi 23 mai à l’Elysée, une soixantaine de dirigeants et acteurs de la high-tech mondiale pour les convaincre de s’engager en faveur des « biens communs » (éducation, emploi, santé…) lors d’un sommet baptisé « Tech for Good ».

Parmi les invités de ce déjeuner à huis clos figuraient les patrons de Facebook (Mark Zuckerberg), Microsoft (Satya Nadella), Uber (Dara Khosrowshahi), IBM (Ginni Rometty), SAP (Bill McDermott), Palantir (Alex Karp) ou encore Wikimedia (Jimmy Wales), ainsi que des patrons français (Free, Orange, SNCF, Sanofi, BNP Paribas, Thales, OpenClassrooms…), aux côtés du président rwandais Paul Kagame.

Plusieurs groupes ont profité de l’occasion pour effectuer des annonces sur le développement de leurs activités, sous l’angle de l’emploi ou de leur responsabilité sociale.

  • Uber renforce la couverture d’assurance de ses chauffeurs et l’étend à l’Europe

Financée par Uber et proposée en partenariat avec l’assureur français Axa, cette assurance s’appliquera à des événements survenus en course et en dehors des courses, à partir du 1er juin. Elle « sera disponible gratuitement et sans engagement pour plus de 150 000 partenaires éligibles utilisant l’application Uber en Europe, dont plus de 35 000 en France », a fait savoir la plate-forme dans un communiqué.

Concrètement, la nouvelle protection permettra de couvrir les coûts ou les pertes de revenus générés par des blessures pendant une course. La protection du revenu sera également garantie en cas d’arrêt de travail.

Pour pouvoir en bénéficier, un chauffeur « doit avoir complété 150 courses dans les huit semaines précédant l’incident ». Le seuil est fixé à 30 pour un coursier chargé de la livraison de nourriture.

  • Deliveroo étend son offre d’assurance

Le service de livraison deux-roues va offrir à ses coursiers dans le monde une assurance accidents et responsabilité, comme il l’a déjà fait en France. Coût pour l’entreprise : 10 millions d’euros. Deliveroo annonce aussi, dans les trois prochaines années, 100 millions d’euros d’investissements en France, deuxième marché du groupe britannique, pour étendre son implantation et le nombre de livreurs.

  • IBM veut créer 1 800 emplois en France

Ce chiffre comprend les 400 créations d’emploi liées à l’intelligence artificielle déjà annoncées par IBM en mars. Le groupe américain veut aussi se renforcer dans les technologies de la blockchain, l’informatique dématérialisée (le cloud) et les objets connectés.

IBM prévoit d’embaucher des consultants, des architectes informatiques, des développeurs et des experts techniques. La marque employait en mars 7 500 personnes en France, et n’a pas précisé quel serait le solde net des emplois créés d’ici deux ans.

  • Google investit dans la formation

La fondation de Google va donner 100 millions de dollars (85 millions d’euros) sur cinq ans pour des projets à but non lucratif de formation aux métiers du numérique en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Le groupe est en contentieux fiscal avec l’Etat, qui lui réclame 1,15 milliard d’euros de redressement fiscal.

  • Microsoft développe l’intelligence artificielle

Microsoft va recruter une centaine de spécialistes de l’intelligence artificielle en France pour favoriser la croissance de cinq industries structurantes en France, grâce à l’intelligence artificielle : la santé, l’environnement et l’énergie, les transports, les services financiers et l’agroalimentaire.

  • Openclassroom forme 250 000 intérimaires

OpenClassrooms, start-up française de formation, s’engage à former 1 million de personnes dans le monde chaque année à partir de 2025. Le groupe va aussi former les 250 000 intérimaires Manpower en France.

Les autres annonces

  • De son côté, le fabricant Intel a annoncé une collaboration avec l’Institut Curie dans l’intelligence artificielle, au service du combat contre le cancer.
  • La plate-forme de paiement par Internet Stripe va soutenir le développement de 100 000 nouvelles entreprises françaises sur cinq ans.
  • Le site néerlandais de réservation en ligne Booking.com s’engage à promouvoir l’égalité des genres avec des bourses universitaires et à soutenir des start-up dans le tourisme durable, pour 5 millions d’euros en 2018.
  • Visa va créer à Paris un centre d’innovation sur le commerce numérique et l’intelligence artificielle.
  • L’éditeur de logiciels SAP lance un programme pour les autistes et s’engage à porter le nombre de femmes dans des positions de leadership dans le groupe à 30 % en 2022, contre 22 % actuellement.
  • La société de conseil Accenture va investir 200 millions de dollars (171 millions d’euros) sur cinq ans dans le monde pour des formations destinées aux personnes éloignées de l’emploi, avec en France 150 000 personnes formées d’ici à 2020.

La plupart des invités de l’Elysée se retrouveront jeudi 24 mai à VivaTech, à la porte de Versailles, où sont attendues des milliers de start-up et près de 80 000 visiteurs. Emmanuel Macron, qui a soutenu cet événement depuis sa création en tant que ministre de l’économie, y prononcera un discours dans la matinée avant de s’envoler pour Saint-Pétersbourg.